L’informatique est en train de tourner Saas

Lors de la O’Reilly Web 2.0 conference organisée à New York courant septembre, de nombreux spécialistes du logiciel en mode Saas se sont réunis et ont débattu du cloud computing. Une des réflexions intéressante qui en est ressortie est que les bases de données traditionnelles ne sont pas vraiment adaptées aux environnements de cloud computing. Les outils d’Oracle ou autre Micrososoft, très orientées transactionnelles sont plutôt conçues pour des systèmes centralisés. Aussi des bases de données spécifiques ont été développées par les acteurs concernés : Google’s Bigtable, Amazon’s SimpleDB, 10Gen’s Mongo, AppJet’s AppJet et même Oracle en a conçu une, en open source open-source BerkelyDB. Le problème, c’est qu’elles sont capables de dispatcher des requêtes sur des environnements décentralisés mais ne sont pas relationnelles, ce qui pose des problèmes en termes de performances et de fonctionnalités. A tout le moins, les secondes sont sacrifiées au profit des premières. Aussi, les géants de l’infrastructure sont-ils en train de nouer des partenariats pour fabriquer les briques constitutives du cloud computing. Ainsi, Oracle et Amazon ont annoncé un partenariat prévoyant notamment la mise à disposition de licences Database 11g, Fusion Middleware pour l’EC2. Oracle a également annoncé le développement d’AMI (Amazon Machine Images) pour déployer des applications sur des machines virtuelles rapidement et plus facilement. Cette annonce faisait suite à celle de VMWare qui lançait VDOS (Virtual Datacenter OS) à l’occasion de VMWorld 2008. VDOS est un système d’exploitation destiné aux centres de données partie prenante dans une infrastructure de cloud computing. Assorti à des outils comme que VMware Fault Tolerance( duplication de serveurs virtuels sans discontinuité de service dans des serveurs physiques différents) ou vStorage Thin Provisioning (allocation dynamique de ressources de stockage), VMWare propose tout l’environnement pour gérer ce type de datacenter. L’éditeur de Boston propose également des outils pour virtualiser les applications et migrer tout un ensemble applicatif d’un datacenter à un autre. De son côté, Citrix a annoncé, dans le même temps, XenServer Cloud Edition, une architecture pour la gestion de datacenters dans un environnement de cloud computing (tarification à l’usage et non aux nombre de serveurs, gestion du trafic entre les différents datacenters, équilibrage de charge entre différents datacenters du nuage…). Enfin, sur des couches plus hautes de l’infrastructure, on voit arriver de nouveaux acteurs tels Symplified qui permet le SSO (Single Sign On) sur le nuage, c’est-à dire la possibilité de fédérer les identités dans un nuage d’applications hétérogènes. Tricipher, spécialiste de ces technologies vient de lancer (fin septembre) son service Saas destiné à sécuriser les architectures basées sur des mash ups. On peut citer également la jeune société américaine Hyperic dont le service Cloud Status (lancé durant l’été dernier) permet de surveiller et de gérer en ligne des services Saas, voire, par extension, des architectures basées sur le mode cloud computing.

Après l’ébullition au niveau des applications, c’est tout le secteur des infrastructures qui en train de se réinventer. Preuve que l’informatique est en train de tourner Saas.

Christophe Quester

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