Saas et cloud computing, bien plus qu’une réponse conjoncturelle

C’est un fait acquis, le concept informatique de l’année écoulée, est le cloud computing. Si beaucoup d’observateurs semblent encore réservés, le principe d’infrastructure informatique distribuée et à la demande fait beaucoup parler. Et son corollaire, le Saas, également. Les cabinets d’analystes prévoient même un cru 2009 de très bonne facture. Leur raisonnement : l’heure est à la réduction des dépenses, toutes les dépenses, même les projets informatiques seront affectés, les solutions on demand devraient tirer leur épingle du jeu, car moins gourmandes en investissements et moins onéreuses en maintenance. Pas faux, mais loin d’être irréprochable. Si le cloud computing et le saas sont promis à un bel avenir, ce n’est pas uniquement une question de conjoncture, loin s’en faut, mais parce que ces deux concepts, intimement liés, apportent une réelle valeur ajoutée dans l’utilisation des technologies de l’information. On connaît les avantages des solutions à la demande : économies de coût, facilité de déploiement, maintenance simplifiées. Mais pas seulement, elles permettent la conduite de projets quasiment irréalisables sans recourir à ces technologies. Trois exemples pour illustrer cela.

GE s’est équipé, en 2008, d’une plateforme SIM (Supplier Information Management) en mode Saas. Déployée et maintenue par l’éditeur américain Aravo, fondé en 2000, cette solution est utilisée par 100 000 employés chez GE, en 6 langues et alimentée par 50 000 fournisseurs. Un tel projet ne pouvait être qu’en Saas. Alors, oui, une solution en client serveur, maintenu dans un centre de compétence chez GE avec une noria de consultants était envisageable. Mais l’intérêt de cette plate-forme en Saas, c’est la qualité des données fournisseurs, car ceux-ci sont capables de les gérer eux même, selon les standards de GE, ce qui aurait été autrement plus délicat avec une application hébergée sur les serveurs de GE. Tout le monde dispose de la même version logicielle et des mêmes données mises à jour en permanence.
Un autre exemple de ce que peuvent apporter les solutions Saas : l’équipe du nouveau président américain, Barack Obama, utilise le service Salesforce CRM Ideas pour recueillir et tester, par vote via la plate-forme Salesforce, les propositions des citoyens américains quant aux solutions devant être envisagées par le nouveau gouvernement. Les plus populaires seront publiées dans un document, le "Citizen’s Briefing Book" Là encore, difficile d’imaginer une solution autre que Saas pour mener à bien ce projet dans un délai très court.
Enfin, le dernier exemple a trait au cloud computing, autrement dit l’architecture distribuée et virtualisée. C’est l’histoire d’une application Facebook dont le succès a été foudroyant, passant de 25 000 à 250 000 utilisateurs en trois jours. Pour maintenir sa qualité de service, Facebook a sollicité son infrastructure, en réalité EC2, le nuage d’Amazon, passant de 50 instances serveurs à 3500. Là encore, certains hébergeurs sont capables de telle qualité de service mais à quel prix et avec quelle réactivité ? On se souvient encore des déboires de la bibliothèque numérique Europeana qui, faute d’avoir anticipé son succès et dimensionné correctement son infrastructure, avait du fermer moins de 24 heures après son inauguration.

Le Saas et le cloud computing seront favorisés par la conjoncture poussant à la réduction des coûts, certes. Mais ce sont leurs qualités intrinsèques et la maturité des technologies les soutenant qui expliqueront leur succès dans les années à venir.

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