André Deyrieux
Directeur Général INES France
J’ai des amis. Des relations, anciennes ou retrouvées. Des connaissances nouvelles. Des partenaires de loisirs. Des proches. Des parents plus ou moins lointains…
L’entreprise a des prospects, des clients, des fournisseurs, des collecteurs d’impôts et de taxes, un syndicat professionnel… Par contre, elle a plus de mal à concevoir, inventer et gérer des relations plus informelles au sein de partenariats, de réseaux, de clubs, d’alliances…
Pourtant, il y a bien longtemps que l’on parle de l’entreprise en réseau, et aujourd’hui, les solutions technologiques (hauts débits, logiciels collaboratifs, Web 2.0…) s’unissent en infrastructures utiles, nourrissant les pratiques individuelles de réseautage personnel et professionnel. Pour chaque entreprise, l’apport irremplaçable du réseau, c’est le contact informel, spontané, immédiat. Et donc l’échange, l’instantanéité, la mobilité, l’adaptation, l’ouverture…
Les études actuelles relatives à l’économie créative (de l’art aux nouvelles technologies, en passant par la publicité, le tourisme… et l’édition de logiciels en fait bien évidemment partie), que John Howkins * définit comme une économie où "la plupart des gens passent leur temps à avoir des idées", sont définitives sur ce point : "l’économie créative ne se développe pas sur le concept classique des filières, mais au contraire sur la mise en réseau des talents, des métiers et des structures", avec ce corollaire pertinent que tout le monde a des idées et que ceux qui savent sont partout.
Or, ce qui manque le plus aujourd’hui aux entreprises, c’est la vraie valeur ajoutée qu’apporte l’inattendu positif : ces idées, ces informations, ces étincelles…
De ce point de vue, le réseau est le support irremplaçable des communications informelles.
Et dans ce tissu de réseaux, les petites entreprises (catégorie à laquelle appartient l’écrasante majorité des éditeurs français) ont plus à gagner que des entreprises plus grandes, aux process plus lourds, où il y a loin de l’idée à la réalisation, du concept au marché, de l’innovation au gain…
C’est la raison pour laquelle, chez INES, nous privilégions le jeu des réseaux professionnels et les rencontres de toute nature…
A ce rôle positif des réseaux s’ajoute maintenant les particularités du mode SaaS, dont la nature permet de proposer des services divers. Vu du point de vue du client, peu importe dans quel endroit du "cloud" se trouve le prestataire. L’entreprise conçoit qu’elle peut utiliser des applications nécessaires à sa performance, à sa demande, indépendamment les unes des autres, de manière modulable, sans avoir à envisager de lourds développements d’intégration.
Curieusement l’apparition de l’IPhone avec son Appstore a fait passer dans les moeurs, l’idée qu’on peut recourir à des applications réduites, spécialisées, pour répondre à des besoins précis.
INES a voulu, au début de l’année, en créant INES SaaS Alliance, générer partenariats et synergie entre éditeurs indépendants, complémentaires, spécialistes de leurs domaines.
Pour les entreprises prospects et clientes, il s’agit de découvrir un bouquet de solutions dédiées à l’amélioration des performances de l’entreprise : dématérialisation, gestion documentaire, webconferencing, géomarketing, téléphonie, SMSing…
Pour les éditeurs de l’alliance, non concurrents, c’est l’opportunité de mettre en synergie leurs pratiques de go-to-market, mais aussi d’assortir leurs investissements en R&D et de nourrir réciproquement leurs évolutions logicielles – et les retours qu’on peut en attendre sont d’autant plus importants que le cadre de coopération est libre.
* John Howkins – The Creative Economy (Penguin Books)