Web 2.0 et Cloud Computing selon Tim O’Reilly.

Tim O’Reilly fait une analyse intéressante du Cloud Computing dans « Oreilly Radar ».

Deux visions du futur du « Nuage » s’opposent visions du futur du « Nuage » s’opposentDeux visions du futur du « Nuage » s’opposent : Hugh Macleod (éditorialiste a « gapingvoid ») craint l’émergence d’un monopole alors que Larry Ellison pense que le Cloud Computing ne générera jamais beaucoup d’argent.

Selon Macleod, la société la plus gigantesque ayant jamais existé pourrait réussir, dans le Cloud Computing, ce que Microsoft et Google ont réalisé sur les marchés du logiciel et de la recherche, mais avec des potentiels de revenus beaucoup plus importants.

Or, si, sur le Web, les applications progressent au fur et à mesure qu’elles sont utilisées (Google, ebay), les infrastructures du Cloud Computing, comme Amazon S3 ou EC2, ne connaissent pas cette dynamique de revenus croissants et la simple recherche d’économies d’échelle au niveau de l’équipement et de la puissance ne permet pas de prévoir l’apparition d’un monopole.

Tim O’Reilly divise le Cloud en 3 parties pour prévoir son avenir en fonction des effets réseaux potentiels et des probabilités de concentration des marchés.

1. Utility computing : Le succès d’Amazon fait des envieux. Les développeurs, clients finaux, ont peu d’intérêt à utiliser tous la même plateforme mais peuvent s’y attacher : des écosystèmes comme celui de Microsoft en son temps sont envisageables. Cependant, c’était Microsoft qui construisait ses API et tirait des revenus de ceux-ci alors que ceux de AWS sont fabriquait par de sociétés tierces qui tiennent à leur indépendance. Amazon a donc deux choix : Cadenasser pour garder son avantage compétitif ou devenir à terme une fondation de type Linux.
2. Plateform as a Service, comme AppEngine de Google et Force.com. Passer une application d’une plateforme à une autre revient plus à passer de Mac à Windows que d’une distribution Linux à une autre ! Concernant les bénéfices d’écosystème, ils sont inexistants pour AppEngine mais réels pour Salesforce.
3. Les applications pour les utilisateurs. L’effet réseau joue à plein à ce niveau car les données n’ont de valeur qu’au milieu des autres (ebay, Google search…). A terme, les 2 niveaux : application et infrastructure, se rejoindront au milieu du gué. C’est le positionnement de force.com, que je vois bien tirer son épingle du jeu.
La loi de conservation des profits attractifs.
Les pensées de Tim O’Reilly sur le Web 2.0 découlent beaucoup de celles sur l’open source, qui viennent elles-mêmes de l’observation de l’histoire du PC d’IBM : les revenus ne sont pas évanouis mais ont quitté l’écosystème Hardware, transformé en business important à faible marge, et ont migré vers l’écosystème logiciel, c’est-à-dire vers Microsoft.
Il pense que l’open source et les standards ouverts d’Internet agissent de la même manière sur l’industrie logicielle. Les revenus se déplacent vers une nouvelle couche, le Web 2.0, qui est constitué d’applications non plus commandées uniquement pas des logiciels mais par des bases de données connectées, guidées par des contributions implicites ou explicites des utilisateurs.
Selon lui la prévision de Ellison est vrai si on ne regarde que la couche logicielle. C’est comme si on regardait le marché du PC sans prendre en compte Microsoft ou Google.
Voici la vrai clé : Le Cloud computing est réel. Tout bouge dans le nuage, totalement ou partiellement. Les vainqueurs seront ceux qui s’adapteront le mieux aux règles de la nouvelle plateforme et sauront tirer profit au maximum des effets réseaux. La simple couche utility ne dégagera jamais de profits pharamineux mais la société qui créera la bonne plateforme adaptée aux effets réseaux pourrait atteindre la dimension imaginée par Macleod.

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