Le premier congrès européen Cloud Computing, à Prague

SYS-CON, “the World’s Leading i-Technology Media Company” a organisé leur premier congrès en Europe sur les thèmes Cloud Computing et Virtualisation a Prague, les 18 et 19 mai 2009.

J’y étais invité, comme conférencier, et le seul intervenant français !Remarques générales

Cette première édition européenne a réuni quelques centaines de participants, ce qui est un bon résultat, compte tenu des circonstances économiques. C’était un congrès vraiment européen ; j’ai rencontré des Français, des Russes, des Espagnols, des Tchèques et beaucoup d’autres pays étaient représentés.

Je ne vous parlerai pas de ma présentation, qui a été suivie par beaucoup de personnes ; vous pouvez trouver une copie de mes supports, ici.(en Anglais).

www.revevol.eu/article-130-Intervention-de-Louis-Nauges%2C-president-de-Revevol%2C-a-l%27-evenement-Cloud-Computing-Expo
Je vous propose de parler des trois thèmes qui m’ont paru les plus originaux, les plus d’actualité :

– Naissance de la Cloud Security Alliance.

– EyeOS, pour créer des “Private Clouds”.

– Cloud Computing et Virtualisation.
Cloud Security Alliance

Le conférencier, Jim Reavis, est Président de la Cloud Security Alliance, une association qui a pour but de répondre à tous les défis potentiels de sécurité que peuvent poser les solutions Cloud Computing et SaaS.

Ils ont publié un document très complet, en anglais, de 90 pages, qui fait l’inventaire de tous les défis de sécurité ; il est disponible, gratuitement, sur leur site.

J’en recommande chaudement la lecture à toute personne qui s’intéresse, comme fournisseur ou client, au Cloud Computing.

www.cloudsecurityalliance.org/
Cette association regroupe des acteurs de la sécurité, tels que PGP et Qualys, des clients tels que les banques Barclays et ING, des fournisseurs comme Dell, Sun ou HP.

Cette initiative est passionnante, car elle permet de s’attaquer immédiatement aux problèmes potentiels de sécurité, alors même que le mouvement vers le Cloud Computing n’en est encore qu’à ses débuts.

Il y a aussi deux réactions négatives possible face à de ce document :

– Le Cloud Computing est plein de risques, il ne faut pas y aller !

– Ce document ne présente aucune solution à des problèmes potentiels graves, il est inutile !

Je préfère en faire une analyse positive ; plus tôt on sera capable d’identifier les risques, plus rapidement on pourra proposer des solutions.
Eye0S, une solution Open Source pour créer des “Private Clouds”
Pau García Mila, un catalan de 22 ans, était le “benjamin” des conférenciers.

Depuis 5 ans, il travaille sur EyeOS, un projet Open Source permettant de créer des “Private Clouds”. L’objectif principal est de vous permettre de ne pas confier vos données aux grands clouds publics tels que Amazon, MIcrosoft ou Google.

J’ai eu un peu de mal à comprendre le positionnement d’EyeOS, mais l’initiative est sympathique et il est toujours encourageant de constater que la nouvelle génération des “Digital Natives” ne se borne pas à utiliser les outils du Web 2.0, mais est aussi capable de participer activement à leur conception et leur développement.
loud Computing et Virtualisation

SYS-CON regroupe dans la même conférence les thèmes “Cloud Computing” et “Virtualisation”. Les raisons économiques sont évidentes :

– Un marketing plus efficace.

– Un plus grand nombre d’exposants potentiels

– Des participants plus nombreux, sans doubler le coût de la manifestation.
Sur la complémentarité de ces deux thèmes, deux thèses opposées se sont “opposées” pendant le congrès :

– Cloud Computing et Virtualisation sont “cousins germains”.

– Cloud Computing et Virtualisation sont deux thèmes disjoints, souvent en opposition.
Remarque : Je suis un grand partisan de la virtualisation, qui permet à une entreprise d’optimiser ses ressources, réduire ses budgets et sa consommation électrique. Je suis moins convaincu de la pertinence de cette vision dans une démarche de Cloud Computing.

Les partisans de la première approche sont pour l’essentiel des fournisseurs historiques, qui voient dans la virtualisation et la création de “Private clouds” la possibilité de continuer à commercialiser leurs produits existants.

VMWare, l’un des sponsors de ce congrès, fait partie des défenseurs de cette approche ; l’une de ses annonces était :

“The Best Platform for Building Cloud Infrastructures”
Oui, mais qui doit “construire” les Clouds ?

– Les fournisseurs industriels de Cloud Computing, tels que Amazon et Google. C’est l’un de leurs métiers de base et une source de compétitivité. Il suffit de voir à quel point ces grands fournisseurs protègent leurs “secrets de fabrication” pour comprendre que c’est un métier très complexe.

– Les entreprises. L’un des avantages majeurs du Cloud Computing est justement de permettre aux entreprises de ne pas se poser de questions d’infrastructures et de laisser les professionnels s’en occuper.
Construire son Cloud, ce sont quand même deux mots en opposition !
Je vous propose donc une première topologie des solutions mise à la disposition des entreprises :

– Cloud Computing, l’original. L’entreprise cliente ne se pose aucune question sur les infrastructures et les outils utilisés et n’a aucun pouvoir sur le prestataire pour lui proposer ou imposer ses choix.

– Private Clouds : L’entreprise gère ses infrastructures, les optimise, s’appuie sur la virtualisation et peut même “externaliser” une partie de ses infrastructures, par exemple en cas de surcharge.

C’est le point de vue de VMWare qui parle de “Cloud” sous la responsabilité des équipes informatiques, qu’ils soient internes ou hébergés
Les partisans des “private clouds” vous annoncent qu’il est possible d’aller vers des “Clouds publics”, mais en garantissant la réversibilité de cette décision. En clair, vous pouvez “y aller sans y aller !” et revenir en arrière.

C’est à mon avis, une contre-vérité profonde. Les solutions industrielles de Cloud Computing professionnelles, proposées par des Google ou Amazon, sont construites sur des techniques propriétaires, en particulier pour la gestion des données.

C’est rendre un mauvais service aux entreprises que d’essayer de leur faire croire qu’elles pourront, facilement, faire marche arrière.
Cette “réversibilité” est, en pratique, une sympathique, mais dangereuse illusion !
Attention : ce qui est irréversible, c’est le mouvement vers des solutions Cloud Computing et SaaS.

Ceci ne veut pas dire pour autant que l’on sera “prisonnier” de ses fournisseurs. Tous les grands acteurs du Cloud Computing ont une politique très claire d’ouverture et mettent à disposition de leurs clients les API nécessaires pour rentrer et… sortir de leurs solutions.

En résumé : Ce premier congrès européen sur le Cloud Computing a confirmé que ce concept n’est pas une mode passagère. SYS-CON m’a d’ailleurs confirmé qu’une deuxième édition européenne aura lieu en 2010, dans un lieu non encore fixé.

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