par Carol Galand
Après l’externalisation de la gestion des bulletins de paie, e-paye s’est attaquée à leur dématérialisation. Chef de file du SaaS, l’éditeur défend une philosophie full web qui semble bien lui réussir. Le point avec Claude Portmann, directeur général de l’entreprise.La loi de simplification et de clarification du droit et d’allégement des procédures a été promulguée le 12 mai dernier. Elle autorise la remise des bulletins de paie sous forme électronique. Vous semblez avoir anticipé les évolutions législatives ?
Oui, on peut dire que nous avons été précurseurs là-dessus : en novembre dernier, nous avons lancé notre offre de portail salarié « e-Space », qui permet la dématérialisation du bulletin de paye, à laquelle nous avons associé un coffre fort électronique « e-Safe ». La dématérialisation est une solution qui permet une réduction qui peut aller jusqu’à 75% des frais postaux, et une division par cinq du coût de l’archivage des documents électroniques par rapport à son équivalent papier… Les gains de productivité sont clairs ! Aujourd’hui, les entreprises commencent à bien comprendre les enjeux de la dématérialisation, et nous sommes prêts à répondre à leurs besoins avec une offre solide.
Le SaaS fait aujourd’hui un certain nombre d’émules. Cela vous surprend-il ?
Nous étions déjà les premiers à lancer une offre de paye en 1989 sur le minitel ! Pour nous, la percée du SaaS n’est vraiment pas une surprise. Les derniers freins, ces dernières années, étaient psychologiques : il y avait le poids des habitudes, et encore quelques craintes concernant la confidentialité des données. Désormais, ces barrières sont levées. Les entreprises n’ont plus peur du SaaS. La preuve, c’est que les PME de plus de 100 salariés s’y intéressent de plus en plus : elles comprennent bien que les solutions SaaS peuvent répondre à leurs besoins de gestion des ressources humaines, notamment. La complexification des lois y est aussi pour quelque chose : quand on examine la loi TEPA, on perçoit les risques d’erreurs pour les services comptabilité. Compte tenu de cette complexification, la mutualisation apparaît comme une bonne solution.
Quel va être, selon vous, l’impact de la crise sur l’évolution du SaaS ?
Les conséquences sont doubles : d’un côté, pour nous qui travaillons au nombre de salariés, la diminution des effectifs va avoir un impact négatif sur la croissance. Mais d’un autre côté, la crise économique a toutes les chances d’accélérer le mouvement d’externalisation. Les entreprises cherchent à réduire leurs frais de fonctionnement, et le SaaS est en cela une solution idéale pour elles. Finalement, je pense que la crise va bénéficier au SaaS.