Le symbole est beau et a été largement repris par de nombreux organes de presse du monde entier : la société G.h.o.s.t (pour Global Hosted Operating Systems), une startup israélo-palestinienne a annoncé, le 15 juillet dernier, le lancement de la version bêta de son OS spécialement conçu pour tirer parti des ressources du cloud computing. Même Tony Blair, pas franchement connu pour ses penchants technophiles, était présent. Pour mettre à disposition des internautes du Monde entier un ordinateur virtuel, G.h.o.s.t s’appuie sur Amazon Web Services. Une information qui n’a pas vraiment été reprise par les medias, la plupart ayant anglé leurs papiers sur la collaboration entre développeurs israéliens et palestiniens plutôt que sur l’arrivée d’un concurrent potentiel de JoliCloud ou de Chrome OS.
Symbolique à plus d’un titre, cette annonce constitue une lueur d’espoir inestimable dans une région en souffrance, mais elle est aussi symptomatique d’un marché en pleine évolution où la concurrence s’intensifie. Avec des conséquences beaucoup moins dramatiques, on peut même parler d’une véritable guerre, sur les plans économiques et de la communication. Alors qu’Amazon poursuit discrètement son chemin, Google et Microsoft s’affrontent désormais ouvertement et s’en prennent non seulement l’un à l’autre mais aussi à tous leurs concurrents potentiels. Ainsi, pour contrer les ambitions bureautiques de Google, Microsoft vient de faire savoir que sa nouvelle suite Office 2010 sera disponible, en version bridée toutefois, gratuitement en mode Saas pour les particuliers. Google de son côté, vient de s’attaquer frontalement à IBM en mettant à disposition Google Apps Migration for Lotus Notes. Google s’était déjà « fait la main » avec une application similaire s’attaquant à Exchange de Microsoft. Dernière annonce en date, les tarifs de Windows Azure, et là, on se rend compte que la guerre est avant tout marketing, car Microsoft n’a pas pris le risque de la guerre des prix. Ses tarifs sont calqués, à quelques cents près, sur ceux d’Amazon ou de Google. Et sa grille tarifaire tout aussi complexe ce qui ne favorise pas les comparaisons, un peu comme cela se pratique dans le domaine des telecoms, et plus particulièrement de la téléphonie mobile. Voilà qui apparaît de bonne augure pour Orange qui vient d’annoncer de prochaines offres de cloud computing.