Par Guillaume Plouin, Directeur innovation SQLI,
Auteur de « Cloud Computing & SaaS : une rupture décisive pour l’informatique d’entreprise », Dunod, mars 2009
Le terme Cloud Computing se traduit littéralement par « informatique dans les nuages », Ces nuages font référence à Internet, un le monde complètement abstrait pour la plupart des utilisateurs, et qui n’a pas de réalité géographique tangible. L’application de Cloud Computing que nous utilisons peut donc se trouver à San Francisco, dans un satellite ou même sur la Lune : cela fait finalement peu de différence pour nous. Les nuages du Cloud Computing font référence à cette abstraction.
Les principaux bénéfices du Cloud Computing sont :
· – Le report des problématiques d’exploitation vers un tiers spécialisé, ce qui permet de se débarrasser de la « plomberie informatique »
· – La réduction des coûts liés à un facteur d’échelle. La gestion d’un service pour des milliers d’entreprises permet généralement de l’assurer à un coût plus bas que une entreprise unique.
· – Une plus grande agilité, un meilleur « time to market ». Le délai de déploiement d’une application sur le Cloud est beaucoup plus court qu’en entreprise.
· – Des datacenters de dernière génération et de grande envergure, qui offrent une grande qualité de service et une forte garantie sur l’intégrité des données.
Comment en est on arrivé au concept de « Private Cloud » ?
Lorsqu’on parle aujourd’hui de « plateforme de Cloud Computing », on fait souvent allusion aux 2 derniers points évoqués ci dessus, à savoir la simplicité de déploiement et la qualité des datacenters. Ces datacenters font massivement appel aux principes des clusters et de la virtualisation. Pour mémoire, les clusters permettent la reprise sur incident sans rupture de service, tandis que la virtualisation permet de rationaliser les ressources machines.
Les acteurs du Cloud Computing comme Google, Amazon ou Sales Force exploitent des centres de données comptant des dizaines de milliers de serveurs. Pour eux, une panne machine est un évènement normal, géré automatiquement par la plateforme : les données et traitements sont alors reportés vers d’autres machines sans intervention humaine.
Ces mécanismes de haute disponibilité à grande échelle sont très en avance sur ceux qu’on trouve dans les centres de données d’entreprise. Ces architectures constituant le nec plus ultra des architectures informatiques, il est logique que les entreprises souhaitent se les approprier.
Le cabinet d’analyse Gartner a ainsi parlé dès 2008 d’« internalisation du Cloud par les entreprises » ou de « Private Cloud ». Il s’agit donc pour les entreprises de déployer des datacenters du même type que celui des acteurs du Cloud Computing.
Que penser des « Private Clouds » ?
Cette terminologie de « Private Cloud » a certain nombre de limites. Tout d’abord, la robustesse des Datacenters comme ceux de Google est lié à leur dimension et à leur étalement géographique : peu d’entreprises pourront se permettre un tel gigantisme…
Par ailleurs, l’internalisation du Cloud est un peu un contresens : on perd en effet les bénéfices du déport vers un tiers de la plomberie informatique et de la réduction des coûts liée au facteur d’échelle. Tout cela est malheureusement très ambiguë pour les DSI…
Néanmoins, on comprend que les entreprises souhaitent se doter de plateformes robustes et souples. Pour elles, l’idéal serait qu’elles soient fournies sous la forme d’ « Appliances », c’est à dire de boîtiers préconfigurés, nécessitant très peu d’exploitation. On retrouverait alors l’aspect décharge de la plomberie.
Reste qu’aujourd’hui les acteurs les plus avancés, comme Google ou Amazon, gardent jalousement secrets les mécanismes de haute disponibilité leur plateformes. L’avenir nous dira s’ils les vendront un jour aux entreprises.