Adobe en "sandwich"

Deux jours de suite, Adobe a annoncé un partenariat important. Le 26 octobre, la compagnie a indiqué s’être associée à Salesforce.com pour produire Adobe Flash Builder pour Force.com, ce qui va accélérer le développement d’interfaces utilisateur basées sur Flash pour les clients Salesforce. Le jour d’après, Adobe annonce qu’il a conclu l’acquisition de Omniture, un vendeur d’analyses Web basé à Orem, Utah, pour la somme pharamineuse de $1,8 milliards.Ces mouvements d’Adobe s’inscrivent dans une stratégie évidente de tirer profit de ses technologies, comme Flash, pour accroître sa présence sur le Cloud Computing. L’ajout d’analyses Web est très intéressant.

Au point actuel de l’évolution du CRM, si vous n’êtes pas déjà un acteur important, les chances de commencer de rien et de devenir gros sont très faibles : l’unique stratégie envisageable est d’acheter. Mais le choix d’Adobe de nouer un partenariat avec une société leader du CRM pour le design d’interfaces utilisateur puis de poursuivre avec les analyses Web est intrigant.

Avec ces deux technologies, Adobe semble :

1) parier sur l’importance grandissante de la compréhension des mouvements des clients et de leurs motivations,

2) comprendre clairement que simplicité et robustesse sont la règle pour les interfaces logicielles, quelle que soit la plateforme.

A mes yeux, ce sont deux bons paris. Alors qu’il y a sur le marché clairement beaucoup de produits d’analyses Web, soit autonomes soit embarqués dans des applications business, mes recherches indiquent que les utilisateurs moyens sont encore déroutés par ces outils d’analyse et n’en tirent pas pleinement profit. Demandez à dix personnes dans notre industrie la différence entre le reporting et les analyses et vous comprendrez de quoi je parle.

Mes arguties, au sujet des analyses et des vendeurs d’analyses en général, sont que très peu reconnaissent l’effort requis pour récolter de bonnes données. Trop souvent, le Modus Operandi est de capturer de larges échantillons et de faire des moyennes, une approche honnête mais pas transcendante, qui, dans un autre contexte, a fait dire à un Benjamin Disraeli perplexe qu’il y a trois catégories de mensonges : « Les mensonges, les foutus mensonges et les statistiques ». Or, il n’y a pas d’alternative pour comprendre la démographie, les tendances et les attitudes et mieux prévoir les comportements. Esspérons qu’Adobe le comprenne et utilise Omniture pour choisir la route le plus rigoureuse.

Fondateur et président de Beagle Research Group, entreprise de recherche et de conseil sur le marché du CRM aux Etats-Unis, Denis Pombriant fait partie des pionniers du modèle ASP/OnDemand/SaaS. Ancien VP de Aberdeen Group il a été cité comme l’un des analystes les plus influents de l’industrie du CRM, par CRM Magazine.

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