Grande manœuvres autour des infrastructures informatiques publiques. Les gouvernements, soucieux de l’amélioration des services aux citoyens, misent beaucoup sur le cloud computing et les applications en ligne.Le 24 février dernier, de l’autre côté de l’Atlantique, Microsoft annonçait le lancement de sa Business Productivity Online Suite Federal (BPOSF), visant explicitement la clientèle gouvernementale américaine. En mode Saas, BPOSF comprend messagerie, agenda, outils de travail collaboratif. Mais surtout, assure le géant de Redmond, elle présente toutes les garanties au niveau de la sécurité : identification biométrique, infrastructure dédiée. De son côté, Google déclarait, en septembre 2009, le lancement d’une plate-forme de cloud computing dédiée aux personnels du gouvernement US dont la mise en production est prévue courant 2010. Moins tonitruant, IBM annonçait, fin janvier, le rachat de NISC (National Interest Security Company), spécialiste de l’informatique décisionnelle pour le secteur public.
Un relais de croissance incontournable
Les gouvernements, mais aussi les ministères et autres collectivités locales, semblent très attirés par les technologies Saas et de cloud computing. Ainsi le budget fédéral US pour l’IT, en hausse de 1,2% à 79,4 milliards de dollars pour 2011 fera la part (encore plus) belle au cloud computing. S’il est difficile de la chiffrer, on peut noter une enveloppe de 70 millions de dollars pour le National Institute of Standards an Technology (NIST) pour établir formellement des standards de sécurité pour le cloud computing. Celui-ci est également clairement désigné comme la solution pour réduire les coûts des datacenters gouvernementaux dont l’inflation (1100 en 2009, contre 432 en 1998) est un gouffre financier. L’administration américaine table également sur la centralisation de plates-formes IT et d’applications, mise à disposition en mode on demand pour les diverses agences gouvernementales. De son côté, le gouvernement britannique a signé, en début d’année, un contrat d’environ 3 milliards de livres auprès d’un consortium de SSII et d’équipementiers dont HP, IBM, Wipro ou TCS. L’objectif est de ramener le nombre des datacenters opérés par le seul gouvernement de 130 à une douzaine, pour une économie de 300 millions de livres par an. Un projet s’inscrivant dans la stratégie G Cloud prévoyant une plate-forme de ressources informatiques (stockage, CPU, applications) partagées et virtualisées. L’objectif est d’abaisser le budget IT gouvernemental de 20% (16 milliards de livres actuellement).
Des projets moins ambitieux dans l’Hexagone
Dans le cadre des 44 dossiers labellisés web 2.0, retenus en septembre 2009 par le secrétariat d’Etat au développement de l’économie numérique, on retiendra, entre autres, le projet Arsa, pour Analyse des réseaux sociaux pour les administrations publiques. Doté d’une enveloppe de 1,3 millions d’euros, il est porté par un consortium mené par SAP et Euclyde, une PME chargée de porter l’application développée en partenariat avec l’Ecole Centrale Paris sur une plate-forme cloud computing. L’ambition est de doter les administrations d’un dispositif de mise en relation avec leurs usagers de type web 2.0. Aux côtés des ogres que sont Microsoft, IBM et SAP, il y a certainement de nombreuses places à prendre pour les éditeurs français.