Sylvain Moussé, directeur de Cegid Interactive

Notre métier a changé et a atteint une dimension plus industrielle

par Carol Galand

En 2008, les activités SaaS de Cegid représentaient 5% de la totalité des activités de Cegid, soit entre 12 et 13 millions d’euros. Face à un marché de plus en plus mature, l’entreprise a créé Cegid Interactive pour offrir à ses clients des offres plus proches de leurs préoccupations. Sylvain Moussé, directeur de la nouvelle entité, nous parle de sa vision du SaaS.En 2006, Cegid opérait un positionnement précoce sur le SaaS avec son offre Cegid On Demand. Qu’est-ce qui vous faisait penser, à l’époque, que de plus en plus d’entreprises s’intéresseraient au SaaS?

Dès 2000, nous avions développé un certain nombre d’applications de paie et de ressources humaines en mode hébergé, car nous voyions déjà que ces secteurs étaient en train de se constituer. Puis ce fut le début du marché pour les TPE, mais nous avions déjà une certaine visibilité. En fait, ce sont les raisons de la demande qui faisaient penser que le développement dans d’autres secteurs serait possible, et nous nous y sommes préparés en 2006 avec l’offre Cegid On Demand. Le premier argument était celui de la complexification de la possession technique, face à laquelle les entreprises étaient de plus en plus réticentes. Les interruptions de services, le matériel qui ne fonctionne pas… Les entreprises ne voulaient plus avoir à gérer ce genre de problème. Le coût de possession était aussi un frein, bien entendu: rester dans son coeur de métier, et spécialement dans le retail, devenait important. Finalement, les entreprises commençaient à se tourner vers le SaaS parce qu’elles souhaitaient rendre leurs coûts prévisibles. Les entreprises en situation de croissance voulaient en effet savoir comment elles devaient faire évoluer leur système informatique tout en ayant des éléments chiffrés sur les moyens à mettre en oeuvre. Bien sûr, à l’époque, il y avait encore un certain nombre de freins qui empêchaient les entreprises d’être unanimes face aux technologies à la demande, mais on sentait qu’un véritable engouement était possible.

Aujourd’hui, pensez-vous que ces freins ont disparu?

L’argument de la sécurité ne fait plus légion. En revanche, il existe toujours une appréhension face à la confidentialité des données, c’est un thème que l’on traite encore souvent, parce que les entreprises ont un sentiment de désappropriation face au SaaS. Mais ce sentiment va disparaître, c’est un frein culturel qui va s’effacer avec le temps. On le perçoit aisément quand on observe le comportement de la jeune génération, pour qui le simple fait de ne pas être connecté est devenu inimaginable!

Cegid Interactive a été créé début 2009. Quels sont ses objectifs?

Nous avons créé Cegid Interactive parce que nous voulions passer à la vitesse supérieure, et aborder plus en profondeur certains secteurs, comme le secteur public, qui est très disparate: entre les besoins d’une petite commune de 5000 habitants et d’une grosse agglomération, il y a un monde!. Nous avons voulu développer des partenariats pour créer une offre qui réponde à leurs besoins de mutualisation, et besoins il y a, puisque nous avons déjà signé avec un premier client!

Vous vous intéressez également au secteur de l’hôtellerie?

Oui, de la même manière qu’il existe une multitude de petites communes isolées, il y a un marché important de petits hôteliers indépendants et de chambres d’hôtes. Pour eux, investir dans un équipement informatique revient très cher, et nous sommes en train de développer une offre exclusivement en SaaS qui puisse les aider dans leur développement.

Pour vous, comment va évoluer le marché du SaaS dans les prochaines années?

Toutes les études de marché le disent: on y est enfin! Et nous pouvons le confirmer, ne serait-ce qu’en analysant les réactions de nos prospects et clients. Il y a quelques années, quand nous venions leur présenter nos offres, ils nous demandaient ce qu’était le mode hébergé, ils nous regardaient avec curiosité… Aujourd’hui, nous n’avons plus ce genre de questions, les entreprises sont informées, elles se posent systématiquement la question du SaaS quand elles doivent faire le choix d’un système d’information. L’évolution est donc évidente. De ce fait, notre métier a changé, et a atteint une dimension plus industrielle. Nous devons franchir le pas et réagir avec des forces commerciales et marketing adéquates.

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