Par Gérard Peliks
gerard.peliks@eads.com
Les fausses certitudes
L’Internet est tellement ancré dans notre vécu quotidien que comme pour toute chose qui s’est rapidement imposée, il s’est bâtit autour de ce phénomène, des croyances devenues certitudes qu’il n’est même pas envisageable de remettre en question sans passer pour quelqu’un qui n’a rien compris à ce qui semble évident à l’homo vulgarus.
Mais ces certitudes ont parfois leur part d’erreurs et peuvent figer le développement de ce moyen irremplaçable de communication qui a bien besoin d’évoluer, peut-être même en changeant de base.
Mieux comprendre l’Internet d’aujourd’hui, en particulier dans ses couches basses est indispensable pour appréhender les travaux qui sont menés actuellement dans des centres de recherche, et qui pourraient bien changer les bases de l’Internet du futur.
Mythe no 1 : L’Internet bénéficie largement de l’innovation
En fait très peu d’innovations ont été réalisées depuis la fin des années 70 dans les couches basses de l’Internet. Comme le système fonctionne, porté par l’augmentation des performances prévue dans les lois de Moore, comme
les protocoles sont entérinés par des organismes de standardisation, l’IETF en particulier, ceux qui avaient le pouvoir de faire évoluer l’Internet ont préféré se servir de l’existant pour asseoir leur business. Notons que la standardisation
de l’Internet n’est pas le fait d’organismes internationaux de normalisation comme l’ISO, l’UIT ou l’ETSI, et que l’IETF est un organisme essentiellement sous contrôle des américains.
La recherche et le développement des couches basses de l’Internet ont été laissés à l’abandon car les retombées en revenus immédiats n’ont
jamais été perçues de manière évidente et l’aspect économique a primé et écarté l’innovation.
Il fallait que l’Internet rapporte de l’argent. Pour cela, il ne fallait surtout pas toucher aux couches basses qui devaient rester stables.
Certes, côté applicatif, il y a eu de grandes innovations, comme bien sûr le Web, aujourd’hui participatif et demain sémantique, comme les nouveaux usages : musique, vidéo, films, P2P, ToIP, forums. Il y en aura de nombreux autres à
peine croyables aujourd’hui, comme la 3D et la réalité augmentée … Mais justement, ces avancées peuvent difficilement reposer sur des couches
basses qui n’ont pas évolué en rapport avec ce que réclament les nouvelles applications, en sécurité, en mobilité, en sans-fils, en multihoming (connexion à plusieurs réseaux).
a suivre.. lundi 2 août – Mythe no. 2