Mythes et légendes de l’Internet 2é partie

Par Gérard Peliks

Les fausses certitudes

L’Internet est tellement ancré dans notre vécu quotidien que comme pour toute chose qui s’est rapidement imposée, il s’est bâtit autour de ce phénomène, des croyances devenues certitudes qu’il n’est même pas envisageable de remettre en question sans passer pour quelqu’un qui n’a rien compris à ce qui semble évident à l’homo vulgarus.

Mais ces certitudes ont parfois leur part d’erreurs et peuvent figer le développement de ce moyen irremplaçable de communication qui a bien besoin d’évoluer, peut-être même en changeant de base.

Mieux comprendre l’Internet d’aujourd’hui, en particulier dans ses couches basses est indispensable pour appréhender les travaux qui sont menés actuellement dans des centres de recherche, et qui pourraient bien changer les bases de l’Internet du futur. 

Mythe no 2 : L’Internet est un réseau qui appartient à tout le monde 

Ca c’est un mythe tellement répandu que l’accès à la toile, l’envoi des courriels, les forums de discussion sont devenus aussi naturels que l’air qu’on respire et qui appartient à tous, comme semble l’être l’Internet, abonnement à un fournisseur de services mis à part. Et pourtant l’Internet est loin d’être neutre. Il "appartient" à l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers). En effet, l’ICANN gère l’espace d’adressage du sommet de la hiérarchie des noms de domaines de l’Internet, et ses serveurs de noms de domaines racines, ce qui en fait de facto son véritable propriétaire car qui détient le nommage détient le pouvoir. Créé en 1998, l’ICANN est une organisation de droit privé, plus précisément de droit Californien. Vinton Cerf, un des intervenants de notre grand événement sur le futur de l’Internet du mois de janvier en avait été le président durant près d’une dizaine d’année. Il est vrai que ces derniers temps, la gouvernance de l’ICANN est devenue un peu moins américaine, mais à peine moins. On dit que le président des Etats-Unis dispose (ou disposera) d’un gros bouton rouge, pour désactiver l’Internet mondial en cas de cyber attaque grave sur son pays. D’ailleurs les Etats-Unis avaient déconnecté pendant un certain temps le domaine de l’Irak du reste de l’Internet. Aucun autre pays ne pourrait en faire autant. Les Chinois ont déjà pris leurs distances par rapport à ce qu’on appelle encore communément "l’Internet" (au singulier), en constituant leur propre Internet indépendant de celui du reste du monde. Les Iraniens penseraient sérieusement à faire de même. Ces dissidences pourraient faire effet domino, ne serait-ce que pour prendre en compte des alphabets non latin, des lettres accentuées ou une philologie non américaine. On parlera alors non pas de l’Internet mais "des" internets, tout ceci pour une question d’adressage et de gestion des noms de domaines !

a suivre….

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