par Gérard Peliks
gerard.peliks@eads.com
Les fausses certitudes
L’Internet est tellement ancré dans notre vécu quotidien que comme pour toute chose qui s’est rapidement imposée, il s’est bâtit autour de ce phénomène, des croyances devenues certitudes qu’il n’est même pas envisageable de remettre en question sans passer pour quelqu’un qui n’a rien compris à ce qui semble évident à l’homo vulgarus.
Mais ces certitudes ont parfois leur part d’erreurs et peuvent figer le développement de ce moyen irremplaçable de communication qui a bien besoin d’évoluer, peut-être même en changeant de base.
Mieux comprendre l’Internet d’aujourd’hui, en particulier dans ses couches basses est indispensable pour appréhender les travaux qui sont menés actuellement dans des centres de recherche, et qui pourraient bien changer les bases de l’Internet du futur.
Mythe no 3 : L’Internet est issu du réseau ARPANET
Ce n’est pas faux. L’Internet a beaucoup bénéficié des travaux réalisés pour le réseau ARPANET et en particulier du développement des protocoles IP et des protocoles au dessus (TCP, UDP, ICMP, FTP, SMTP, HTTP …).
Toutefois si on mène une recherche en paternité de l’Internet, on peut remonter plus loin, jusqu’aux travaux autour du projet CYCLADES de l’IRIA (qui allait devenir l’INRIA) et de l’idée du datagramme, objet logiciel qui permet de travailler en mode sans connexion. A la tête du projet CYCLADES, il y avait Louis Pouzin, qui est intervenu à nos deux évènements sur le futur de l’Internet. Mais dans la France des années 70, sous la présidence de Giscard, les PTT avaient imposé le circuit virtuel (mode avec connexion) qui allait donner X25 puis ATM.
Et c’est ainsi qu’une idée française, un mode sans connexion, ne s’est pas concrétisée en France et que les Etats-Unis sont devenus les maîtres incontestés de l’Internet.
a suivre…