par Gérard Peliks
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Les fausses certitudes
L’Internet est tellement ancré dans notre vécu quotidien que comme pour toute chose qui s’est rapidement imposée, il s’est bâtit autour de ce phénomène, des croyances devenues certitudes qu’il n’est même pas envisageable de remettre en question sans passer pour quelqu’un qui n’a rien compris à ce qui semble évident à l’homo vulgarus.
Mais ces certitudes ont parfois leur part d’erreurs et peuvent figer le développement de ce moyen irremplaçable de communication qui a bien besoin d’évoluer, peut-être même en changeant de base.
Mieux comprendre l’Internet d’aujourd’hui, en particulier dans ses couches basses est indispensable pour appréhender les travaux qui sont menés actuellement dans des centres de recherche, et qui pourraient bien changer les bases de l’Internet du futur.
Mythe no 5 : L’adresse IP identifie un ordinateur
Ca vous semble évident ? Et bien non, l’adresse IP identifie le contrôleur réseau par lequel votre ordinateur se connecte à l’Internet ou à un Intranet.
On aurait bien voulu qu’une adresse IP indique qui en est le possesseur, ou au moins l’ordinateur qui possède cette adresse si ce n’est qui est l’utilisateur de cet ordinateur, à quel endroit se trouve cet ordinateur et quelle est sa fonction. On est loin du compte.
Tous ces renseignements (qui, où, quoi), ne peuvent être donnés qu’en rajoutant constamment des rustines au dessus de la couche IP de l’Internet.
Comme l’a fait remarquer le professeur Kavé Salamatian de l’Université du Jura, l’Internet bien conçu il y a quarante ans pour un nombre très petit de noeuds, à ses début dans le projet ARPANET, avait une couche IP fine et élégante, mais elle s’est très vite engraissée et présente aujourd’hui de grosses poignées d’amour qui sont IPsec, NAT, Diffserv, Mcast …
Un poids trop élevé et un corps trop potelé, tous les nutritionnistes vous le diront, ce n’est pas bon pour la santé.