Interview André Brunetière, directeur général des activités verticales chez Sage

par Sandrine Tournigand 
Sage s’est-il réellement lancé dans le Saas ?

Absolument et je dirais même que depuis cinq ou six ans, le Saas fait partie intégrante de nos offres. Rien que pour les logiciels de gestion dédiés au transport, le SaaS représente 30% du chiffre d’affaires.

Que recherchent vos clients ?

Nos clients viennent au SaaS pour différentes raisons. Il y a d’abord l’accessibilité de la solution. Les petites entreprises cherchent souvent une solution économique, facile d’utilisation et ne nécessitant pas un matériel surpuissant. Elles préfèrent ainsi utiliser un PC de base doté d’un navigateur Internet afin de se connecter à distance accéder à la richesse fonctionnelle qui les intéresse. Les offres Saas leur permettent aussi d’avoir une solution au coût mensualisé sans nécessiter d’investissement et sans besoin de trésorerie. C’est d’ailleurs la solution idéale lorsque l’on démarre. D’ailleurs il n’est pas rare de constater qu’au bout de trois à quatre ans, elles décident de ré-internaliser leur ERP. Pour nous, ces petites entreprises nouvellement créées sont la première porte d’entrée vers nos offres Saas.

Quid des grandes entreprises ?

Les grandes entreprises se montrent de plus en plus intéressées depuis trois ou quatre ans. Elles viennent au Saas non pas pour des raisons économiques mais plutôt pour des questions de disponibilités. Ces grandes entreprises qui travaillent en flux tendu ne peuvent pas se permettre de subir une panne informatique qui rendrait indisponible leur ERP. Elles ont alors deux solutions. Soit créer en interne des équipes multicompétences présentes 24 heures sur 24 mais dont le coût revient extrêmement cher, soit passer par un fournisseur doté d’une solution mutualisée en mode Saas. Pour ces grands comptes qui ont de fortes exigences en matière de réactivité, face à l’éventualité d’une panne, Sage a développé une offre Saas de « haute performance ».

Y-a-t’il d’autres terrains de développement pour vos offres Saas ?

De plus en plus le système d’information de l’entreprise se retrouve en intercommunication avec son environnement extérieur : l’entreprise et ses fournisseurs, l’entreprise et ses clients, l’entreprise et l’administration. C’est dans ce contexte que le Saas montre tous ses atouts. Dans le domaine de la douane, secteur où Sage est très présent, nous proposons par exemple un portail web grâce auquel l’utilisateur déclarant peut transmettre toutes ses opérations de dédouanement en liaison directe avec l’administration des douanes. Pour ce genre de services, le modèle économique est un peu différent. Il y a une tarification à l’usage, c’est à dire au nombre de déclarations effectuées. A titre d’information, sur huit millions de déclarations de douanes, Sage en traite deux millions par le biais de cette solution proposée en mode Saas. Ce qui représente 25% du marché. Autre service typiquement Saas que nous proposons  à nos clients : la traçabilité des colis. Sur 25 millions de messages chaque année liés à la traçabilité des colis, Sage en traite 3,5 millions.

Quelle est la position de Sage par rapport au Cloud computing ?

Si on étudie son intérêt technologique et la faisabilité d’offres, il s’agit encore d’un marché en maturation. Or la philosophie de Sage est plutôt de prendre son temps plutôt que de risquer de faire un flop avec une offre arrivée trop tôt. En attendant, je ne suis pas certain que les entreprises aient la même approche que les particuliers sur la protection des données. Si l’on n’a que faire de savoir où sont stockés ses mails personnels lorsque l’on utilise une messagerie comme Google, on est plus soucieux lorsqu’il s’agit de données de gestion.  

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