Le Cloud, outil de mutualisation

par Xavier Milliard, Cofondateur de Faascape

Faascape est le gagnant du: « Coup de Cœur du jury » des Trophées d’EuroCloud France

Au delà de ses indéniables avantages sur le plan des infrastructures, le Cloud va t-il modifier profondément le marché du développement logiciel ? Le FaaS (Feature as a service) propose une nouvelle approche.

Pour une entreprise extérieure au secteur informatique, le développement logiciel est une activité externalisable de même nature que la fourniture d’électricité ou la fabrication de meubles de bureau. Pourtant, il y a encore un nombre important d’informaticiens travaillant pour des entreprises et des administrations dont l’activité est très éloignée de la fabrication d’applications. Il ne viendrait pas à l’idée d’un dirigeant de faire produire son électricité en interne, d’embaucher des hommes de ménage pour conserver un cadre de travail agréable ou des cuisinières pour être certain que les repas des collaborateurs contiennent la bonne quantité de vitamines, pas trop de graisses et suffisamment de glucides. L’alternative classique au développement spécifique est l’achat ou l’abonnement à des logiciels génériques. Si cela est tout à fait raisonnable pour certaines activités standardisées (bureautique, comptabilité, …), il en va autrement pour le cœur de métier de l’entreprise. Pour construire un avantage concurrentiel, cette dernière doit être capable d’adapter ses outils à son organisation et non l’inverse comme c’est trop souvent le cas.

La duplication génère la complexité

Depuis de très nombreuses années, l’industrie du logiciel court après le graal de la réutilisation. Il y a souvent eu des analogies, bonnes et mauvaises, entre les modes de fonctionnement de l’industrie classique et celle du logiciel. La construction d’une automobile, d’un avion ou d’un bâtiment est basée sur l’assemblage de nombreuses pièces produites par des sous-traitants. Des standards permettent de garantir le bon fonctionnement des différents éléments entre eux. On ne retrouve pas cette notion d’assemblage systématique pour la fabrication de logiciels. La nature numérique du logiciel permet de dupliquer et distribuer très facilement des applications informatiques.

Cet avantage entraine pourtant de grosses difficultés de maintenance et de support du fait même de la dissémination des applications dans des environnements très différents évoluant chacun à leur propre rythme. Les techniques de développement logiciel les plus utilisés aujourd’hui impliquent une intégration physique des différents composants fonctionnels au sein de l’application. Ces dernières sont donc dupliquées autant de fois qu’il y a d’utilisateurs. On ne peut pas facilement mettre à jour une seule fonctionnalité sans redéployer l’intégralité de l’application. Le cycle de maintenance est donc long et compliqué.

Halte au gaspillage

L’approche Saas et les architectures multitenants répondent à une partie des problématiques exprimées, en permettant l’accès à des logiciels à distance sans hébergement chez l’utilisateur. Néanmoins, il y a un gaspillage monumental à ne pas pouvoir réutiliser très simplement des fonctionnalités unitaires. Un logiciel de gestion de cabinet dentaire et un suivi de cantine scolaire n’ont pas beaucoup de points communs, néanmoins, ils doivent permettre tous les deux de faire des réservations. Il y a fort à parier que les éditeurs des deux solutions, ne se connaissent pas et ont développé intégralement cette fonctionnalité même si elles ont 90% d’algorithme similaire. La clé de la réutilisation repose d’une part sur l’absence de duplication physique du logiciel et d’autre part sur la granularité des éléments concernés. Pour atteindre cet objectif, on peut imaginer un catalogue de fonctionnalités sous forme de web-services et de widgets. Ces fonctionnalités seront agrégées au sein d’applications par des intégrateurs se concentrant uniquement sur les questions à valeur ajoutée notamment relatives à la personnalisation, et non pas sur les problèmes techniques. L’hébergement et la maintenance sont à la charge de chaque éditeur de fonctionnalités et non plus du client.

En agrégeant de manière spécifique des fonctionnalités génériques, on obtient le bon équilibre entre développement sur mesure et produit packagé.

On peut assimiler le Saas à la mise à disposition à la demande d’applications packagées alors que le Faas propose uniquement des fonctionnalités à agréger. Le Faas est la généralisation de l’approche SOA à Internet.

Le partage comme forme d’économie

La mise en place de la facturation à l’usage, notamment généralisée par l’utilisation du cloud , ouvre la voie à de nouveaux modèles économiques.

Le modèle d’abonnement par utilisateur est un pas dans la bonne direction mais il est possible d’aller encore plus loin.

Au lieu de payer des programmeurs internes ou externes à faire du développement spécifique qui ne sera pas réutilisé ailleurs que dans une seule entreprise (développement spécifique) ou un seul produit (éditeur), il est plus intéressant de financer du logiciel qui sera intrinsèquement mutualisé. Cette mutualisation permet de générer des revenus grâce à des utilisateurs supplémentaires et ainsi de ne pas faire porter tout l’investissement du développement sur une seule entreprise.

Cercle vertueux

Une entreprise détecte un nouveau besoin n’étant pas encore couvert par son application existante. Elle décide de financer le développement de cette nouvelle fonctionnalité. Plutôt que de l’intégrer physiquement dans son application, elle demande à son prestataire de produire un web service qui sera hébergé dans le cloud. Cette fonctionnalité, si elle est hébergée sur une plate forme adéquate, pourra être utilisée par de nombreux clients qui seront facturés à l’usage. Le client ayant financé le développement perçoit alors des revenus sur l’usage des utilisateurs tiers. Ces revenus lui permettent d’amortir plus rapidement son investissement initial.

Un cercle vertueux se met en place, plus on partage de fonctionnalités, plus on génère de revenus, plus il est possible de lancer de nouveaux projets. Une plate forme mettant en pratique ces principes existe déjà aujourd’hui.

Du bon usage du cloud

Le cloud est un composant critique du dispositif. Il permet, en effet, de bénéficier d’une infrastructure à coût variable, absolument indispensable pour un modèle de facturation à l’usage. La généralisation de l’approche présentée ici permet de mettre en place un réseau de sous-traitants fonctionnant de la même manière que pour l’industrie classique. Des intégrateurs spécialisés travaillent pour des métiers bien définis en assemblant et personnalisant rapidement des fonctionnalités généralistes. En permettant une réutilisation simple de fonctionnalités payées à l’usage, le Faas réduit de manière très importante les coûts de l’informatique.

Pour en savoir plus: www.faascape.com

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