Le SaaS, une perspective incontournable pour les éditeurs

Par Guillaume Plouin

Responsable de l’offre Cloud Computing chez OCTO Technology www.octo.com

J’ai la conviction que le Software as a Service est une opportunité majeure pour les éditeurs de logiciels, et que la plupart d’entre eux iront à terme vers ce modèle.

Le SaaS permet tout d’abord de bénéficier de nouveaux modèles de revenu :

· des revenus récurent par abonnement, comme ceux des opérateurs télécom (mais sans financement d’achat de terminal). Ces revenus peuvent être complétés par un écosystème d’options annexes permettant d’augmenter le "panier réel" (à l’image de Free Télécom dont la marge est issue des chaînes payantes, de la vidéo à la demande, etc.)

· des revenus issus de la "longue traîne", c’est à dire de PME, de particuliers, ou d’indépendants si l’acte d’achat est complètement automatisé (paiement par carte bancaire depuis le Web)

En cas d’usage d’une plate-forme de Cloud Computing, le modèle SaaS offre un avantage concurrentiel par rapport à un éditeur qui hébergerait lui même son application SaaS. En effet, une plate-forme Cloud donne une grande souplesse dans l’utilisation des ressources. Grâce au principe du "pay as you go", l’éditeur ne paie que les ressources que ses clients utilisent réellement. Il lui est ainsi possible de faire face à des pics d’activité, ou de gérer en douceur la montée en puissance de son offre.
Il permet aussi de sortir de la "perversion des versions" : en effet, un éditeur est souvent amené à maintenir plusieurs versions en parallèle, ce qui représente une charge conséquente et l’empêche de focaliser tous ses développeurs sur les nouvelles fonctionnalités qui intéressent les utilisateurs. Avec le SaaS, l’éditeur fait en sorte qu’une seule version de son logiciel existe à un instant t.
De plus, le modèle SaaS fournit les nouvelles fonctionnalités au fil de l’eau. Il permet de les faire tester par la communauté des utilisateurs, et de les sonder pour obtenir leurs retours. Il permet d’aller même un peu plus loin : en suivant le comportement des utilisateurs, d’après leurs clics dans les pages, il est possible de mieux les connaître, et de bâtir une base de gestion de la relation client (à l’image d’Amazon qui conseille des livres en se basant sur la navigation de ses clients).

Cette connaissance des utilisateurs permet de décider de conserver ou non des fonctionnalités en fonction de leur usage réel (principe de la béta perpétuelle). Ainsi l’évolution du logiciel est partiellement pilotée par les utilisateurs.
Les éditeurs ont tout avantage à s’imprégner de la "culture du Cloud" (cf. Amazon ou Google), en particulier en proposant des API ouvertes et en utilisant les API d’autres offreurs :

· L’ouverture de leurs API permet à leur communauté d’utilisateurs de créer des applications innovantes sur la base de leurs services et de faire monter en puissance leur plate-forme (à la manière de l’écosystème de SalesForce ou de Google Maps).

· Le recours à des API tierces leur évite de développer des services déjà proposés par des tiers (service d’authentification OpenID, par exemple).

La conception d’une architecture SaaS pertinente et l’intégration de la "culture du Cloud" nécessite une montée en compétence des équipes R&D de l’éditeur.

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