Le Cloud Computing est une lame de fond inévitable tant il offre d’opportunités pour les entreprises : élasticité, paiement à la consommation, externalisation de la « plomberie informatique », etc. Il provoque cependant d’importantes remises en cause et craintes au sein de leurs DSI.
Conséquences pour les services juridiques et achats
Le Cloud provoque des casses têtes juridiques extrêmement complexes : ils portent sur la localisation des données métiers et données personnelles, sur le droit à appliquer en cas de litige, sur les collusions potentielles entre certains acteurs du Cloud et leur état d’appartenance. Il est souvent nécessaire de revoir les contrats standards pour se protéger contre des règles peu favorables pour des sociétés françaises.
La tâche des achats est compliquée par le principe du paiement à la consommation qui invite à signer sans connaître à l’avance la facture mensuelle. Par ailleurs certains opérateurs Cloud ont peu de présence commerciale en France : ils poussent les services achats à se débrouiller avec des formulaires Web.
Impacts pour la cellule architecture et la direction de la sécurité
Les cellules en charge de faire respecter les règles sur l’architecture et la sécurité du SI sont bousculées par le Cloud : difficile de faire respecter les règles d’urbanisme et la politique de sécurité. Ces cellules sont cependant contraintes de s’adapter car certains métiers se passent très bien de leur aval pour aller vers le Cloud. Il sera donc nécessaire d’entreprendre un vrai programme de révision des politiques de la DSI.
Et les études ?
Le travail des études est affecté par la nécessaire adaptation à des architectures d’un nouveau genre, qui donnent la part belle à des bases de données non relationnelles (NoSQL), des principes de fonctionnement asynchrone, etc. Mais les développeurs ont l’habitude des nouveaux modèles architecturaux en informatique…
Néanmoins, le paiement à la consommation provoque aussi un changement dans les pratiques de conception : Il est nécessaire de limiter au maximum les consommations de bande passante et de temps processeur.
La fin de la production ?
Le département production se sent remis en cause : en effet, les plateformes Cloud recourent massivement à l’automatisation, et les tâches d’administration qui persistent sont souvent déléguées aux opérateurs Cloud. Un SI dans les nuages ne laisserait à la production que le support utilisateur et la gestion des sous-traitant Cloud.
En conclusion, je dirais que le Cloud est un fort catalyseur de changement pour les métiers de l’informatique.
Ce sujet sera développé lors d’une conférence organisée par OCTO le 3 mai. Pour en savoir plus :
http://www.octo.com/Faut-il-avoir-peur-du-Cloud.51/Evenements