Les modèles de déport vers le Cloud
Les services grand public sont engagés depuis longtemps dans une cloudification inexorable : en particulier pour la collaboration (messagerie, chat, réseaux sociaux, etc.) et le stockage (photos, vidéo, etc.) ; cette tendances gagne aussi les médias (ex : musique avec Spotify, vidéo à la demande avec CanalPlay, livres avec Google Books).
Un second virage Cloud s’est amorcé avec l’iPhone et l’AppStore : on a commencé à voir l’émergence d’applications natives adossées au Cloud pour tous leurs traitements. Ainsi, ces applications présentent une interface locale ergonomique et utilisent le Cloud pour les traitements algorithmiques. On peut citer les exemples de Google Voice Search ou Shazam : ces applications captent un fichier son, l’envoient vers le Cloud pour traitement, et récupèrent les résultats sous forme textuelle. Cette pratique s’explique par la capacité de traitement limitée des Smartphone.
La déclinaison à l’entreprise
Google Docs est pour moi l’exemple le plus saisissant de la cloudification des applications professionnelles : jamais je n’aurais imaginé avant 2007 disposer d’un tableur dans un navigateur. Et de plus en plus d’applications professionnelles sont aujourd’hui disponibles en mode SaaS : collaboration, ERP, CRM, etc.
On commence à voir émerger dans le domaine professionnel le paradigme de l’application native qui délègue ses traitements au Cloud : par exemple avec les versions mobiles de SalesForce ou QlikView.
Le modèle Cloud tend donc à se généraliser pour les applications reposant sur un navigateur, comme pour celles qui utilisent un client lourd.
Des outils plus inattendus
J’avais écrit dans la première édition de mon livre “Cloud Computing” que 2 catégories d’applications n’iraient probablement pas vers le Cloud : la PAO et les environnements de développement. Les arguments que j’avançais à l’époque étaient la puissance nécessaire pour les compilations / traitements d’image, et les problématiques de latence réseaux liées à la taille de fichiers.
Mais je suis obligé de constater que l’actualité commence à me donner tort. On voit apparaître des environnements de développement Cloud comme Exo Cloud IDE ou Cloud9, des environnements de compilation/build comme CloudBees ou Ushare.
Et il semblerait que les outils de CAO de Dassault (Catia et Solidworks), référence dans la modélisation 3D, se déclinent en version Cloud.
Ainsi, je n’ai plus guère de réserve à un poste de travail entièrement Cloudifié.