par Christophe Quester
Le 13 septembre, SAP annonçait un partenariat avec IBM pour offrir en mode Saas son offre de gestion de la relation client. Au sein de cette alliance, IBM sera le facilitateur, ou Saas enabler.
Signant les contrats avec le client, BIG Blue en sera l’interlocuteur unique, assurera le support ainsi que la gestion des infrastructures de type cloud computing. Et, en tenant compte du statut d’IBM comme un des leaders de l’intégration des solutions SAP, nul doute que ses ingénieurs ont du aider SAP à réécrire quelque peu le code de sa solution CRM. Considérant les efforts très significatifs, et peu récompensés jusqu’à présent, pour mettre sur pied et commercialiser son offre Saas SAP By design, preuve en est que la mue des éditeurs vers un modèle on demand de leurs solutions logicielles est plus difficile qu’il n’y paraît. Technologiques, marketing, organisationnels, les obstacles sont nombreux. D’autant plus qu’à cette problématique Saas vient se greffer celle du cloud computing, ce qui n’arrange rien, ni d’un point de vue technologique, ni en termes de compréhension des offres tant la confusion règne entre les différents concepts et leurs avantages concrets. Et, l’exemple SAP, poids lourd mondial, est symptomatique, plus les éditeurs sont installés et plus la conversion au modèle Saas est douloureuse. En France, le numéro un du logiciel, Dassault System, a investi dans une startup, Outscale. Celle-ci, dont l’activité démarrera officiellement le 15 novembre prochain, est un facilitateur cloud, ou cloud enabler, qui va aider l’éditeur de solutions de PLM (Product Life Cycle Management) à porter ses applications sur le cloud, en l’occurrence les plates-formes Amazon EC2 Et Amazon HPC, dédiée au calcul intensif. La baseline de Outscale est justement d’accompagner les éditeurs de logiciel dans leur migration vers le SaaS via ses solutions de Cloud Computing.
Et ce type d’acteurs devraient se multiplier, comme les SSII et les intégrateurs il y a de cela une trentaine d’années. Certains existent depuis quelques temps déjà comme Aspaway en France. Mais la multiplicité des besoins et des technologies disponibles engendrera de nombreuses opportunités. Car les éditeurs n’ont plus le choix, le Saas est devenu une commodité. La majorité des entreprises veulent consommer de l’informatique à la demande, les grandes comme les petites. D’ailleurs, selon la dernière édition du cockpit semestriel publié par CXP, PAC et l’Afdel, un éditeur sur deux compte définir une stratégie Saas et/ou cloud, un axe de développement qui passe avant l’expansion à l’international (38%). Et, bien souvent, la définition et la mise en œuvre d’une stratégie saas demandent des compétences ou des ressources que les éditeurs traditionnels ne possèdent pas forcément. A moins d’être un pure player, auquel cas la question ne se pose pas puisque le saas et le cloud computing sont déjà parties intégrante de leurs stratégies. Les facilitateurs ont de beaux jours devant eux.