Comment faire d’Andromède – le Cloud Français – une réussite ?

Comme je l’expliquais dans ce billet, il y a une pertinence à créer un Cloud Français ou Européen, du fait des problématiques réglementaires posées par les Clouds américains. En effet, confier ses données à un opérateur américain pose la question du Patriot Act, de la législation applicable aux données, des litiges internationaux, etc.


Dans ce contexte, l’annonce du Cloud Français Andromède est une bonne nouvelle. Il sera monté par Orange (qui fournira les datacenters et la couche réseau), Thalès (qui fournira la couche de sécurité), Dassault, la Caisse des Dépôts (qui opère en particulier CDC Arkhinéo). Ces acteurs font référence en France. Le premier objectif d’Andromède sera d’opérer les services de l’e-administration. Ensuite, il devrait s’ouvrir aux entreprises françaises. La date de la disponibilité du service n’est pas connue, de même pour sa nature : en lisant entre les lignes, on comprend qu’il proposera sans doute du SaaS et de l’IaaS.

Andromède convaincra t’il ?

Je vois deux risques pour Andromède, qui arrive avec un peu de retard sur les offres américaines.

Le premier est de faire de l’hébergement virtuel classique, par facilité, et de ne pas proposer de souscription et gestion en self service, ni de paiement à la consommation. C’est ce que font souvent les hébergeurs qui se tournent vers le Cloud. En faisant cela, on créerait ainsi un Cloud galvaudé qui générerait beaucoup de déception chez les entreprises utilisatrices.

Le second est, du fait du retard sur les plateformes américaines, de créer une plateforme qui ne soit pas à l’état de l’art. On s se souvient des projets Quaero ou Geoportail qui avaient l’ambition de concurrencer les géants américains, et qui se sont vite fait oublier…

Certains observateurs suggèrent de faire d’Andromède un Cloud à dimension européenne afin de pouvoir concurrencer plus eeficacement Amazon, Google ou Microsoft.

Reposera t’il sur des briques logicielles américaines ?

Il me semble aléatoire de développer Andromède, Ex Nihilo, en “big design up front” comme disent les architectes. Deux approches me semblent plus pertinentes :

  • partir des briques américaines comme celles de VMware
  • utiliser des briques Open Source, comme OpenNebula ou Open Stack, plateforme prometteuse, même si elle est encore immature

Et pourquoi pas un partenariat avec les Cloud américains?

Une alternative serait de faire un partenariat avec les grands opérateurs Cloud (Google, Amazon, Microsoft,…) pour déployer des clones de leurs plateformes sur le sol français.

Ces clones pourraient être financés par la France et opérés en partenariat avec ces acteurs. Ils pourraient ainsi devenir des maillons indépendant d’une plateforme mondiale déjà existante. Andromède bénéficierait ainsi de technologies et pratiques qui ont fait leurs preuves.

Le bénéfice de cette approche serait de :

  • Minimiser les coûts de R&D
  • Bénéficier d’une solution à l’état de l’art
  • Permettre une réplication sur plusieurs continents pour les entreprises qui pourraient se permettre de sortir leurs données du territoire national.

Il me semble qu’elle serait le meilleur garant du succès d’Andromède.

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