Le monde du cloud computing était fortement représenté lors du salon IT Partners. Mais de manière très différente. Les pure players avaient leur espace dédié, le Village Cloud, sous la houlette d’Eurocloud. Les grands éditeurs, les grossistes, les fournisseurs à un titre ou à un autre d’un élément du cloud, régnaient sur le reste du salon, avec chacun des offres plus ou moins importantes en cloud.
Les pure players, une dizaine sur le salon, ont pour eux l’expérience, même s’ils n’atteignent pas encore des tailles importantes. Autarcia, filiale du groupe nordiste Asap, réalise tout de même 6 millions d’euros (ME) de chiffre d’affaires (CA). Il propose un ERP en ligne, Webinside. Créée en 2004, la société présente la particularité d’être à la fois éditeur, intégrateur et hébergeur.
Autarcia veut bâtir un réseau de revendeurs en indirect, c’était la raison de sa présence à IT Partners. Un premier partenaire local, SaaS Connection dans le Nord, a rejoint Autarcia. Mais la société veut recruter plus largement et au-delà de son fief régional. Une dizaine de partenaires supplémentaires sont ciblés en 2012. Des consultants seniors, connaissant la maîtrise du changement, spécialistes d’un métier. Autarcia leur apporte de la formation et assure le paramétrage comme le versioning.
A l’autre bout de la France, Toulouse abrite Eurecia. Même profil de pure player et de start up du cloud qu’Autarcia. Mais Eurecia est spécialiste des RH. Elle conçoit des modules pour toute cette activité : gestion des absences, des congès, des frais. Elle les interfacent avec les grands progiciels RH du marché (Cegid, Sap, ADP etc….) ou bien avec Exchange, Outlook, Cognos, BO. Eurecia vient de sortir planing ressources pour la préparation des plans de charge RH et RH +, un tableau de bord complet, c’était ses grandes annonces sur IT Partners. Elle recrute à la fois des apporteurs d’affaires et des intégrateurs spécialisés.
De quoi convaincre de nouveaux investisseurs
Autre région, autre cas, celui de RG Systemes, née à Montpellier, membre du cluster Capomega, la société travaille en SaaS sur la supervision des parcs informatiques. Une vraie start-up, née en 2008 qui a travaillé deux années pour mettre au point RG Supervision. De quoi convaincre de nouveaux investisseurs qui ont investi l’an passé dans la société, lui permettant de proposer une version Linux de son progiciel, en plus des versions initiales sous Windows et VM.
Au-delà de ces atouts technologiques, RG Systèmes propose un coût lié à la consommation réelle. Sont évités les coûts de maintenance, de mise à jour classique, la société défend donc un modèle complet, non seulement en SaaS, mais disponibles sur plusieurs plateformes et très concurrentiel en termes de coûts.
D’autres pure players se retrouvaient sur le Village Cloud d’IT Partners, et d’autres éditeurs proposaient du cloud en plus de leurs formules de licences. En vrac, on notait Cegid dans la gestion, qui recrute une centaine de partenaires revendeurs en SaaS cette année. Trend Micro, spécialiste de la sécurité, annonce l’arrivée de produits et formules pour adapter ses revendeurs au SaaS. Mais globalement, les éditeurs se montrent encore frileux sur le sujet.
Les grossistes, à priori, sont plus à leur aise. Mais les « grands » mondiaux, Ingram Micro, et Tech Data, ou les pan européens ETC-SDG et Actebis ne présentent pas le même visage. Seul ETC présentait vraiment une offre cloud sur IT Partners. Encore s’agit-il d’une offre très particulière, sur un stand à part, avec Office 365 de Microsoft. ETC la propose avec un accompagnement pour ses revendeurs : détection de projets, formation, transferts de compétences. Les autres grossistes attendent visiblement d’avoir des offres finalisées de leurs corp.
Avnet propose Datacore pour le SMB
Les grossistes spécialistes, du moins un d’entre eux, Avnet, qui a racheté le français Amosdec est un vrai spécialiste de VMware et de Citrix. Il vient de s’adjoindre Datacore, une offre alternative en stockage. Alternative en terme de prix pour atteindre le marché du SMB. Avnet France va également revendre plusieurs des offres de Microsoft, en particulier System Center.
Moins flamboyant, le secteur des télécoms montre le bout de ses ambitions. Orange était présent par l’intermédiaire de Neocles, sa filiale rachetée en 2006. Elle propose le Forfait Informatique, une offre en SaaS pour PME. Autre spécialiste, Acropolis Télécom, opérateur alternatif qui recherche des revendeurs. Sans avoir la taille de France Télécom Acropolis vise le marché des PME. Il a bâti trois datacenters à Paris Bourse, Paris Nation et Aix les Milles . Acropolis passe par le réseau de France Télécom via son catalogue d’interconnexion et possède ses propres liens dans des réseaux locaux.
Pour sa part OpenIP présentait MyCloudPBX, une offre de centrex en SaaS fonctionnant avec plusieurs constructeurs Aastra, Cisco, Snom, Siemens ou avec Asterix. Réfugiés sur des stands de petite taille, les opérateurs de télécoms semblaient tapis dans l’ombre, mais proposent « la totale » : datacentrers, réseaux, hébergement, voire des services applicatifs ou des accompagnements aux revendeurs.
Globalement, les offres cloud présentes sur le salon et les propositions menées auprès des revendeurs semblent encore sur la réserve, la distribution est bien le goulet d’étranglement du cloud computing, comme l’avait identifié Pierre-José Billotte, le président d’Eurocloud.
André Civade