Start-up née début 2010, Cloudbees se positionne comme un pure-player du PaaS. Axée Java, la société propose une plate-forme de développement dans le cloud aux entreprises comme aux éditeurs. Nous avons rencontré Sacha Labourey, CEO et co-fondateur.
Comment approchez-vous vos clients avec vos outils ?
Construire, gérer et exécuter des applications Java dans le cloud, tel est le credo de Cloudbees. Nos outils permettent de gérer le cycle de vie complet des applications. Nos interlocuteurs au sein des entreprises clientes sont souvent des directions métier. Leur première demande concerne en général les délais de mise en œuvre et non le coût. Les utilisateurs vont voir leur service informatique, qui leur annonce des délais pharamineux. Ils cherchent alors d'autres solutions et nous trouvent. Le fournisseur de PaaS (Platform as a Service) leur permet de shunter toutes les étapes intermédiaires et ils voient le cloud comme un moyen simplifié d'accéder aux ressources d'infrastructure de développement, de test et de déploiement.
Quels sont les facteurs clés de la mise en œuvre des outils de Cloudbees ?
La rapidité de mise en œuvre et l'agilité avant tout : avec nos outils, lorsqu'on crée un modèle de développement, on s'aperçoit très vite s'il fonctionne ou non. Et en cas d'échec, on arrête tout, on repart sur autre chose et une nouvelle dynamique qui s'engage. L'échec est une partie saine du processus. Le PaaS fait évoluer les mentalités et évite aux équipes de développement de s'acharner coûte que coûte sur un projet. Il supprime également l'effet tunnel. Chez voyages-sncf.com, par exemple, nous avons initié le projet de site de recherche de transport multimodal à travers toute l'Europe en février et il sera mis en production dès début juin.
Autre facteur déterminant, l'efficacité. L'exemple de losit.com, un site accompagnant les personnes cherchant à perdre du poids qui compte plus de 10 millions d'abonnés, est édifiant : la société ne compte que quatre personnes en tout, dont deux développeurs. Elle ne dispose d'aucune ressource informatique en interne et s'appuie sur les outils de Cloudbees, qui gère tout le cycle de développement. Ainsi détachés de tout problème d'infrastructure, les développeurs peuvent se concentrer sur leur cœur de métier.
Comment voyez-vous le marché du PaaS aujourd'hui ?
On trouve trois catégories d'acteurs sur ce marché : les acteurs traditionnels, les acteurs du cloud et les pure-players. Il est difficile pour les premiers, mais représente la prochaine opportunité pour les deuxièmes. Il y a donc actuellement une fenêtre de temps qui devrait permettre aux acteurs tels que Cloudbees de s'imposer.
Avec un effectif de 30 personnes à ce jour, Cloudbees n'a, en deux ans, pas encore atteint l'équilibre financier, mais espère le trouver en 2013. Grâce notamment à son implantation aux États-Unis, la jeune société a déjà procédé à deux levées de fonds, l'une de 4 et l'autre de 10 millions de dollars. En tout juste deux ans d'existence, Cloudbees compte déjà des clients tels que AXA Banque, Leroy-Merlin, voyages-sncf.com, Alcatel-Lucent, Cisco ou encore Experian à son actif. 90 % de son CA est réalisé avec des entreprises ; seuls 10 % viennent directement du Web, notamment grâce à l'attractivité de son offre freemium.
Benoît Herr