Avant même son acte de naissance officiel, Cloudwatt, qui, avec Numergy, bénéficie du soutien financier de l’état français via le fonds national pour la société numérique, a déjà défrayé la chronique et suscité l’indignation des hébergeurs et fournisseurs de cloud traditionnels pour concurrence déloyale.
Numergy, détenu à 47 % par SFR, à 20 % par Bull et à 33 % par la caisse des dépôts et consignations, via le FSN (Fonds national pour la Société Numérique), a vu le jour début septembre. Au matin du 2 octobre, c’était au tour de Cloudwatt, qui s’appuie quant à lui sur Orange pour 44,4 %, Thalès pour 22,2 % et également sur la caisse des dépôts et consignations via le FSN pour le reste, de voir le jour officiellement, en présence d’une marraine de marque, Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique. « Le cloud représente un défi équivalent à celui de la révolution Internet. Nous devons constituer pour la France une ambition dépassant nos frontières et assurer l’essor d’acteurs majeurs dans notre propre pays pour contrer l’hégémonie américaine », expliquait la ministre en ouverture de la conférence de presse. Le gouvernement soutient donc les initiatives majeures prises dans le cloud, une démarche en phase avec celle de l’Europe, qui souhaite que les administrations utilisent d’avantage cette technologie. « La commission européenne estime que le cloud est un enjeu majeur et peut potentiellement générer 2,5 millions d’emplois à l’échelle du continent », a ajouté la ministre, qui a également précisé qu’un appel à projets était en cours et qu’une large concertation serait organisée sur le sujet dans les prochaines semaines.
Patrick Starck, président de Cloudwatt s’est ensuite livré à une analyse historique pour constater que les acteurs européens pérennes restaient dramatiquement absents du paysage informatique mondial et a posé ouvertement la question de la pérennité de sa propre toute nouvelle société tout en y apportant des éléments de réponse : « la vocation de Cloudwatt est de devenir un acteur européen majeur. Aujourd’hui est le bon moment pour entrer sur ce marché, pour un ‘dernier arrivant’ comme nous », a-t-il estimé. « Le cloud permet de coller exactement aux besoins des utilisateurs, que ceux-ci évoluent à la hausse ou à la baisse ; le cloud fait entrer l’informatique dans l’ère industrielle et adresse un marché de masse. C’est la mutualisation des centres de production qui les transforme en centres de production industriels ».
C’est ainsi que Cloudwatt, qui se présente comme une start-up d’un genre certes un peu particulier, envisage sa mission : proposer à tous les acteurs professionnels une production de grands volumes et à bas coûts de services standard, prêts à être utilisés. « Nous partons d’une page blanche, avec le support d’acteurs industriels majeurs », a ajouté Patrick Starck. « La sécurité, garantie par Thalès, est au cœur de l’offre ». Quant à Orange Business Services, c’est dans son tout nouveau datacenter de Val de Reuil, en Normandie, que sera hébergée l’infrastructure de Cloudwatt.
Mais pour connaître le détail de l’offre de services de cette start-up née avec une cuillère en argent dans la bouche, il faudra encore attendre quelques semaines, Patrick Starck ne voulant pas dévoiler prématurément ces détails au grand jour et donc à la concurrence.