Le secteur public accélère la mise en place de solutions SaaS pour les solutions de gestion régalienne

Interview d’Hélène Barrios, directeur marketing & commercial de l’éditeur Civitas, Groupe Cegid, spécialisé dans les solutions de gestion pour les acteurs du secteur public 
Comment qualifieriez-vous le marché du SaaS pour le secteur public ?

Hélène Barrios : Nous percevons une véritable demande sur le marché des solutions de gestion régalienne (finances et RH) en mode SaaS. Nous avons dépassé le succès d’estime. Depuis fin 2009, nous enregistrons une forte accélération des ventes ; à la fin de l’exercice 2010, nous compterons près de 12 000 utilisateurs de nos solutions en mode SaaS.

Y-a-t-il des typologies de clients particulières et quelles sont leurs motivations pour des solutions SaaS ?

Hélène Barrios : On recense deux catégories de client. La première concerne les établissements publics. Ils sont en train de repenser leur Système d’Information (SI) sous l’angle de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) qui leur impose une rationalisation des leurs dépenses. Cela engendre une perspective nouvelle pour leurs SI et le SaaS apparaît comme une solution pour diminuer la facture. On assiste, pour eux, à un véritable tournant stratégique dans la gestion de leur informatique. La seconde catégorie de clients est constituée des collectivités territoriales, villes et communautés de communes. Pour les grands comptes, à savoir les villes de plus de 50 000 habitants, la problématique est la même que pour les établissements publics. Mais le plus gros potentiel pour nous est représenté par les petites collectivités qui n’ont pas de service informatique mais qui ont néanmoins besoin d’une informatique moderne et agile. Elles sont confrontées, notamment, aux mises à jour techniques et réglementaires, un processus très lourd pour elles. Les maires, comme les directions des établissements publics, sont conscients de ces problématiques et envisagent le SaaS comme une solution fiable et innovante à leurs enjeux : mises à jour centralisées, dépenses d’infrastructures réduites, mutualisation, sécurisation des données, facilité de déploiement.

Y-a-t-il des réticences au mode Saas ?

Hélène Barrios : Concernant les grands comptes, un responsable informatique qui est farouchement opposé au mode SaaS, restera difficile à convaincre. Mais pour les sceptiques, la réflexion porte sur les ressources affectées à des tâches d’exploitation sans réelle valeur ajoutée comme les mises à jour ou le déploiement de nouvelles versions. Avec le mode SaaS, ils peuvent envisager de redéployer leurs ressources informatiques sur des projets comme l’e-administration, la dématérialisation ou les services aux citoyens, des projets stratégiques pour les élus. Et les départs à la retraite non remplacés favorisent cette vision des choses.

Au-delà des fonctions de gestion finances et RH, y-a-t-il d’autres demandes pour des solutions SaaS ?

 Hélène Barrios : Une collectivité territoriale, c’est 70 métiers différents et, donc, 70 applicatifs. Dans le domaine de la gestion, au sens large, il y a des demandes de solutions en mode Saas. Nous sommes en train de réfléchir au développement d’offres complémentaires autour de nos solutions.  

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