Monsieur Cloud Informatica auprès d’Obama.

par José Diz

Juan Carlos Soto, directeur général Cloud Data Integration et B2B Data Exchange chez Informatica, a été nommé à la “Commission Cloud” de l’Administration Obama afin d’aider au déploiement de ces technologies. Des groupes de travail y définissent des politiques publiques pour dynamiser l’innovation et le leadership économique américain grâce au cloud. Beau challenge ! 
Comment et pourquoi une commission nationale sur le Cloud ?

En février 2011, le directeur informatique du gouvernement américain Vivek Kundra a publié la Federal Cloud Computing Policy (http://www.cio.gov/documents/Federal-Cloud-Computing-Strategy.pdf). Cette politique vise à favoriser l’adoption du cloud par différentes agences de l’Administration américaine.

Notre gouvernement gère un budget de 80 milliards de dollars. Sur ce montant, 20 milliards seront consacrés à des projets et développements liés au cloud, sur ou avec du cloud. Une approche qui permettrait d’économiser jusqu’à 6 milliards de dollars. Ces montants prouvent combien la démarche est sérieuse.

Une commission de 71 experts du cloud a été mise sur pied pour élaborer des recommandations en ce sens.

Pourquoi avez-vous été sollicité ?

Chez Informatica, nous pratiquons et utilisons le cloud depuis des années. C’est pourquoi je fais partie de ce dispositif, au sein duquel je participe activement à deux groupes de travail. L’un porte sur la transformation des infrastructures et la gestion des applications, et l’autre sur les problématiques de sécurité. Nos missions consistent dans chacune à rédiger des recommandations qui seront soumises au gouvernement américain fin juillet, après trois mois de travail.

Le cloud est-il devenu la panacée de l’informatique pour l’Admnistration Obama ?

L’Administration est confrontée à des problématiques identiques à celles des entreprises. Et là aussi, il semble que le “Tout sur le cloud” ne soit pas la solution appropriée.

En effet, on ne peut pas partir de zéro. Il est indispensable de maintenir une passerelle entre l’existant et le cloud. Et la migration ne revêt un intérêt que si cela correspond à un avantage économique certain. Or parfois, le coût de la transition rend la migration fantaisiste. C’est pourquoi une solution hybride s’impose.

Ainsi, certaines applications seront totalement sur cloud pour certaines, d’autres partiellement. Mais généralement, un lien persistera vers l’informatique traditionnelle. Et justement, Informatica est un spécialiste de ces intégrations.

Pouvez-vous nous donner un exemple ?

Exemple d’intérêt pour le cloud. Dans certaines situations, les utilisateurs saisissent des informations sur terrain et doivent effectuer une ressaisie des données lors du retour dans les locaux. Une saisie dans une solution cloud de type Salesforce.com intégrée via Informatica au système d’information de l’entreprise évite la ressaisie, limite les erreurs et peut apporter l’information en temps réel.

Les résultats des travaux de cette commission seront-ils publics ?

Les résultats de ces travaux ne seront pas réservés au gouvernement. Ces recommandations et ces chartes peuvent aussi représenter des opportunités pour favoriser l’adoption du cloud à travers le monde, grâce à une approche élaborée par des experts.

En fait, ce projet illustre seulement le début d’une transformation des organisations, à l’image de ce que commencent à réaliser de plus en plus d’entreprises dans de nombreux secteurs comme la finance, la distribution, etc.

Le cloud s’est-il aujourd’hui réellement fait une place dans les entreprises ?

Au départ, le cloud était essentiellement adopté par des TPE ou des départements d’entreprises qui se dotaient d’applications indépendantes du système d’information, créant ainsi un silo supplémentaire.

Il y a six mois, les DSI ne s’intéressaient pas beaucoup au phénomène du Cloud. En tout cas pas de façon concrète. Aujourd’hui, l’approche “service First” [le service avant tout] favorise l’adoption du cloud sous ses différentes formes.

Plus généralement, comment voyez-vous évoluer les datacenters et les DSI ?

Aujourd’hui, le domaine informatique “derrière le coupe-feu” est pleinement contrôlé par les DSI. Et il inclut déjà des infrastructures virtualisées, combinant du logiciel traditionnel [on-premise] et du cloud. Les organisations elles-mêmes sont de plus en plus virtuelles !

Les datacenters de plus en plus grands vont se multiplier. Et l’on trouvera deux sortes d’acteurs : les hébergeurs (souvent opérateurs comme Orange, AT&T, Colt…) et les fournisseurs de services cloud comme Amazon.

Plutôt que de gérer et de maintenir des infrastructures matérielles, les directions informatiques fourniront des services. L’informatique doit cesser d’être exclusivement perçue comme un centre de coût pour devenir un partenaire des métiers [directions opérationnelles] afin de les aider à prendre les meilleures décisions. Les DSI deviendront donc des Services Managers plutôt que des Services Operators, et assumeront une fonction de consulting interne avisé.

Comment s’incarne l’évolution à venir du cloud chez Informatica ?

Cet été, Informatica va proposer de nouvelles solutions Cloud avec de multiples nouveautés : plus de contrôles et de fonctions, des interfaces plus simples et plus ergonomiques, etc. Mais la plus grande évolution est que le cloud devient réellement une solution d’entreprise. Elle rend la DSI plus indépendante de l’informatique, tout en lui apportant un meilleur contrôle, plus de sécurité, avec des capacités d’intégration simplifiées, rapides et efficaces. Désormais, le Cloud peut réellement s’inscrire dans une stratégie globale d’entreprise. 

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