Pour la 9ème année consécutive, EuroCloud France a organisé les Etats Généraux du cloud computing et a pu annoncer par la voix de son président, Pierre-José Billotte, avoir franchi la barre des 200 sociétés adhérentes.
Pour Pierre-José Billotte, dans le domaine du cloud computing, « La France est le pays le plus dynamique en Europe, avec le Royaume-Uni et l’Allemagne« . La croissance du marché français s’appuie selon lui sur trois piliers : une organisation professionnelle qui favorise son développement, une demande dynamique et des offres innovantes. « Les grandes entreprise françaises, très ouvertes au cloud computing, jouent un rôle moteur dans cette croissance du marché : 100% du CAC 40 utilise déjà un à deux services SaaS et une diffusion rapide de l’adoption au sein des filiales de ces grands groupes peut être envisagée« .
En termes de relais de croissance, les grands groupes français sont en phase de test pour la mise en place d’IaaS : ces projets devraient se traduire par une croissance du volume du marché d’ici 2015. Par ailleurs, Pierre-José Billotte a insisté sur l’importance des achats publics pour dynamiser le marché : avec un budget IT très conséquent, l’Etat peut être un acteur majeur et tirer l’industrie dans son ensemble. Dans un pays où les fonds apportés par des business angels sont quatre à cinq fois moins importants qu’en Angleterre, « une politique d’incitation fiscale ou la mise en place d’un fond BPI spécifique pourraient résoudre les problématiques de financement, tout en faisant économiser de l’argent public, pour un meilleur service final à l’utilisateur« .
Enfin, le président d’Eurocloud France a rappelé que les problématiques de distribution constituent un axe stratégique de son organisation, « 85 % des acteurs de la distribution n’ayant pas encore pris la mesure des bouleversements causés par le cloud computing sur leurs activité, selon une étude Compubase« .
Michel Delattre DSI du groupe La Poste, est venu montrer comment une très grande entreprise comme la sienne (21 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 270 000 postiers dont 5 000 informaticiens) a décidé de prendre le virage du cloud : « Le cloud computing est au cœur du programme de transformation du système informatique du groupe, qui, lui-même, constitue une part importante du nouveau plan stratégique ‘La poste 2020 : Conquérir l’avenir’. Provoquant une baisse annuelle inéluctable de 6 à 7 % du volume de courrier, le numérique constitue à la fois une menace et une opportunité pour La Poste. »
Les projets cloud « qui sont tirés par le business et les usages, et pas l’inverse » sont liés à des enjeux opérationnels importants : l’inter-opérabilité avec la part incompressible du SI restant en mode traditionnel (le système industriel des centres de tri et le système hérité de La Banque Postale), l’accompagnement du changement, la prise en compte de la contrainte réglementaire, la confidentialité et la réversibilité. Mais, « le cloud est un vecteur de standardisation entre les différentes branches du groupe. Il doit nous permettre d’être plus agiles et réactifs : la demande des clients évolue plus vite et est plus difficile à prévoir. Le cloud peut nous aider à réduire le ‘time to market' ».
Au sein du groupe La Poste, certaines applications sont déjà utilisées en mode SaaS : RH SuccessFactors, CRM Salesforce et la plate-forme de formation à distance LMS. Par ailleurs, après avoir lancé de nombreux pilotes, deux grands projets ont été définis : cet été, La Banque Postale choisira son prestataire Iaas et à l’automne, les prestataires seront consultés pour la mise en place, à l’échelle du groupe, d’un cloud public incluant des services e-mail, GED, audio, Webconference, visio, messagerie instantanée et réseau social d’entreprise.