Autour de Patrick Anguet, chef de produit offres Cloud, SFR Business Team, des spécialistes de la dématérialisation du poste de travail ont profité de la table ronde consacrée à ce thème, lors des États Généraux d’Eurocloud France, pour expliquer pourquoi cette tendance prend de l’ampleur et préciser ses avantages, tant pour l’entreprise que pour les collaborateurs.
Emmanuelle Olivié-Paul, directrice associée chez Markess International, a enuméré les grandes tendances qui poussent à cette dématérialisation : les nouveaux usages numériques, le multi-équipement, les frontières vies privée-publique-professionnelle de plus en plus floues et le nomadisme. Selon une étude Markess, les terminaux de nouvelle génération (smartphones, tablettes), qui représentent 20 % des appareils dans les entreprises en 2013 en France, pourraient voir leur part passer à 31 % d’ici 2015 (la part du PC fixe baissant de 47 % à 36 %).
Pour Alexis Oger, directeur marketing chez Dell, le poste de travail classique, unique et identique pour tous, doit laisser la place à un environnement adapté à l’activité de chacun, au fait par exemple que l’utilisateur produise ou pas des données, si l’entreprise souhaite fournir la bonne information, au bon moment et au bon endroit: « Le travail est d’avantage perçu aujourd’hui comme un ensemble de tâches à mener à bien et n’est plus forcément associé au bureau physique : il faut découpler le poste de travail matériel du poste de travail fonctionnel ».
Christophe Servais, directeur marketing, Orange Business Services, confirme que ce sujet est très stratégique chez Orange : « C’est au niveau de l’environnement de travail que se cristallise la relation entre l’employé et l’entreprise. L’employeur soit donc se soucier de sa qualité pour attirer les meilleurs talents« . Si la hausse de la productivité s’appuyait il y a 10 ans sur la mise en place d’un ERP, elle passe aujourd’hui par une plus grande compatibilité entre les trois appareils numériques que chaque col blanc possède en moyenne : « Les employés sont souvent mieux équipés à titre personnel. Si l’entreprise veut augmenter la productivité et si l’utilisation de solutions grand public permet une meilleure réalisation de la mission, il faut permettre le Bring Your Own Device, ou même le Bring Your Own Data et le Bring Your Own App ».
Avec cet effacement des frontières publiques et professionnelles, qu’en est-il de la gouvernance de l’information ? Pour Alexis Oger, la dématérialisation du poste de travail constitue justement une opportunité de clarifier la situation : « 30 % de l’informatique de l’entreprise n’est plus sous le contrôle de la DSI. Grâce à la dématérialisation, elle peut reprendre le contrôle en délivrant aux fonctionnels la bonne application, la bonne information ».
Par ailleurs, Christophe Servais a souligné que la dématérialisation constitue un projet global de transformation de l’entreprise : « Un audit préalable doit répondre aux questions suivantes : comment les utilisateurs utilisent-ils l’IT ? Avec combien d’écrans ? Quel est le pourcentage de CPU utilisé ? Quand une entreprise opte pour le cloud ou virtualise les serveurs, seuls les DSI ou l’IT le voient. Mais quand on touche au poste de travail, tout le monde est concerné ».