L’essor d’approches hybrides « on premise » / « on the cloud » change la donne

Le recours croissant au cloud computing, tant au niveau des applications (SaaS) que des infrastructures (IaaS), conduit les organisations à combiner les modèles et à favoriser les approches hybrides (« on premise » / « on the cloud »). Même si, en 2013, seuls 33 % des décideurs IT interrogés par Markess recouraient à des approches hybrides, cette tendance semble inéluctable pour les prochaines années et pourrait remodeler profondément l’architecture des systèmes d’information.

Le développement d’approches hybrides n’est cependant pas aisé. De multiples enjeux freinent les velléités des plus chevronnés qui s’y attellent : les cloisonnements technologiques et le manque de standards ne permettent pas toujours de réaliser les pontages souhaités entre  les environnements « on premise » et « on the cloud ». Dans ce contexte, Markess constate que les technologies ouvertes semblent être des pistes considérées avec attention par certains DSI, de même que le recours au PaaS (Platform as a Service), non seulement comme plate-forme d’intégration de services mais aussi de maîtrise des technologies, des applications et des services.

Alors que certaines briques applicatives deviennent désormais des commodités, la valeur ajoutée se déporte de plus en plus vers les liens et les imbrications entre elles. Dans ce contexte, l’architecture sur laquelle ces briques interagissent et l’orchestration des services associés deviennent clés. Le parallèle peut être fait avec l’architecte qui bâtit une maison. La plupart des éléments constitutifs sont majoritairement normés. Sa valeur ajoutée et ce qui fera la différence par rapport à la maison concurrente résident dans les méthodes et les processus d’ingénierie et d’architecture qu’il va adopter pour cette maison, puis sur l’orchestration ensuite des travaux, et pas uniquement dans les matériaux utilisés. De même, pour éviter de recréer ce qui a déjà été fait, pour mutualiser ses efforts et mieux se concentrer sur le service à livrer, l’architecte n’hésitera pas à recourir à des modèles prédéfinis. Sur ce dernier point et pour revenir à notre sujet, l’intérêt croissant pour OpenStack va dans ce sens car il répond à des besoins de standards, d’interopérabilité, de réutilisabilité… de même que pour le recours à des plates-formes de type PaaS permettant d’accéder à des modèles de développement et de déploiement réutilisables ainsi qu’à des composants applicatifs standardisés, facilement intégrables.

Dans un autre domaine, celui du stockage et de la sauvegarde de données, la capacité des solutions à gérer des environnements hybrides figure aussi parmi les attentes les plus critiques des premiers décideurs interrogés par Markess dans le cadre d’une nouvelle étude (« Évolutions des solutions de stockage et sauvegarde avec le cloud ») en cours sur ce sujet. Les processus, les architectures et les infrastructures informatiques sont en effet mis à l’épreuve et bien souvent peu adaptés pour répondre aux nouveaux enjeux auxquels font face les organisations en matière de stockage et de sauvegarde de données (développement des usages SaaS et mobiles, essor de nouveaux formats numériques et des volumes de données en provenance de multiples environnements dont ceux dans le cloud, analyse temps réel, et demain l’Internet des objets…).

Porté par ces différents facteurs, le marché des solutions PaaS et des services associés devrait connaître une croissance de plus de 36 % en France entre 2014 et 2016 selon Markess. Avec l’hybridation, de plus en plus d’acteurs devraient par ailleurs proposer des services d’interconnexion sécurisée entre datacenters (les leurs, ceux de partenaires hébergeant les datacenters de clients finaux et ceux de clients finaux). Aujourd’hui, sur les périmètres non stratégiques, le coût, la performance, les garanties d’exécution et d’évolution, l’innovation dans la manière de délivrer le service sont autant d’éléments qui abondent en faveur de la meilleure solution au détriment des aspects de localisation des données ou de souveraineté. In fine, les demandes locales pourraient concerner des domaines très spécifiques en lien avec des exigences pointues (techniques, juridiques, engagements de services…) et/ou des besoins en hébergement local pour des raisons réglementaires ou de proximité. 

Emmanuelle Olivié-Paul – Directrice Associée, Markess

Markess est un cabinet d’études indépendant spécialisé depuis 15 ans dans l’analyse de la modernisation des entreprises et des administrations avec les technologies du numérique – www.markess.com

 

 

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