Devoteam a récemment présenté ses résultats semestriels (cf. Devoteam annonce des résultats S1 2014 en ligne avec les objectifs et accélération des offres stratégiques). Nous avons eu l’occasion de demander quelques précisions à Godefroy de Bentzmann, co-fondateur et co-président de Devoteam.
Quelle est votre lecture de ces résultats globalement et plus précisément pour le marché français ?
La tendance à l’amélioration se maintient. Nous avons accompli de nombreux efforts au cours des dernières années pour nous séparer des activités les moins rentables. Nous avons géré la décroissance passagère et prévisible, induite par cette réorganisation qui a privilégié la protection de notre rentabilité. Tous nos chantiers ne sont pas terminés mais nous pouvons être satisfaits des progrès accomplis.
Nos clients français commencent à relever la tête, grâce entre autres à certaines mesures gouvernementales favorisant le retour à la confiance. Au plus fort de la crise, nous avons moins souffert en France qu’au Royaume-Uni. A l’inverse, le marché britannique se redresse plus rapidement et plus fortement que le marché français. Nous connaissons toujours une très forte pression sur les prix de la part d’entreprises qui ne vont pas toujours très bien et qui ont du mal à s’offrir la qualité de service proposée par Devoteam. Mais ce constat n’est pas nouveau et tout notre secteur doit répondre à cette même difficulté.
Que fait aujourd’hui Devoteam dans le cloud computing ?
Nous travaillons sur plusieurs axes stratégiques. En premier lieu, nous aidons nos clients à se repositionner par rapport aux avantages apportés par le cloud. Nous les conseillons et nous pilotons leurs projets d’approche du cloud. Concrètement, nous répondons à des questions telles que « si je fais comme cela, quel sera mon ROI, quel sera l’impact en ressources humaines ? » Nous intervenons pour ce type d’offres chez tous nos clients, quelle que soit leur taille.
Notre second axe est la mise en œuvre de clouds privés. De plus en plus de nos clients ont compris l’intérêt du cloud computing mais ne sont pas prêts à placer leur patrimoine numérique dans un cloud public. Nous offrons une architecture complète s’appuyant sur nos partenariats avec les grands acteurs comme HP ou Cisco.
Enfin, nous aidons nos clients à réussir la transition vers le cloud computing de certains de leurs services internes (ITSM ou IT service management, « l’ERP de l’IT »). Devoteam est un acteur historique de l’ITSM et il était naturel pour nous d’accompagner nos clients dans une stratégie d’évolution de leur DSI qui tienne compte de l’arrivée du cloud computing. Cet axe va connaître un fort développement chez Devoteam, qui entend devenir rapidement un « Cloud Provider » majeur de ce type de services.
Quels sont vos objectifs suite à l’arrivée de gPartner et de Progis dans le giron de Devoteam ?
Ces arrivées s’inscrivent dans une stratégie d’entrée progressive sur le marché du cloud. Cela fait plusieurs années que nous développons un partenariat étroit avec, par exemple, Google. Nous offrons à nos clients des solutions de « Workplace as a Service » et de migration importante de l’environnement Outlook vers Google. Nous y ajoutons de nombreux services, comme repenser le workflow avec des solutions comme RunMyProcess, nettement plus souples que les ERP classiques. Notre position dominante sur le marché européen s’explique par le fait que nous sommes assez peu nombreux à risquer de tendre un peu notre relation historique avec Microsoft pour proposer des solutions concurrentes.
Comment Devoteam se réorganise-t-elle pour répondre aux enjeux du cloud ? Avec quels résultats ?
Nous avons intégré gPartner et Progis au sein d’une division que nous avons créée depuis quelque temps : Devoteam Cloud Services. Devoteam, comme toute entreprise, doit se réorganiser pour répondre aux nouveaux défis du cloud : métiers, force commerciale etc.
Le cloud computing représente 15% de notre chiffre d’affaires. Nous prévoyons que d’ici 18 mois, la part du cloud se situera entre 20 et 25 % de notre activité.
Les projets de migration globale d’un système d’information sont très complexes, car ils remettent en cause toute l’organisation de nos clients. Pour l’instant, comme pour le reste de la profession, nous gérons des projets plus nombreux, qui se réalisent plus rapidement que par le passé et qui sont moins ambitieux que les grands projets des années 90.
Globalement, nous sommes confiants parce que nous observons une forte demande de cloud chez nos clients, qui ne fait que croître.