Le Cloud souverain ne pose pas de problèmes à Salesforce

Jean-Louis Baffier est chez Salesforce, Senior Vice-président EMEA Enterprise Commercial Sales. Avec 15 années chez Oracle puis 6 ans chez Salesforce, il possède une capacité d’analyse d’ensemble de la réalité du Cloud Computing.

Quel est votre compréhension du Cloud souverain en France ?

Nous ne partageons pas certaines déclarations récentes de représentants de ce que vous appelez Le Cloud souverain. Ils nous expliquent à présent que leurs résultats particulièrement modestes s’expliquent par la mollesse du marché qui ne serait pas au rendez-vous. Or nous connaissons une croissance annuelle très importante en Europe en general et en France en particulier. Et ce n’est pas que nous; l’ensemble du marché du Cloud est très dynamique, quelle que soit la taille des entreprises et le secteur concerné.

Jouez-vous un rôle dans le Cloud souverain ?

Ce que je puis dire, c’est que Madame Fleur Pellerin, la précédente secrétaire à l’économie numérique était présenté lors de l’inauguration de nos nouveaux bureaux parisiens. Nous avons créé de nombreux emplois en France; un prochain Data center en partenariat avec Interxion en France… sans financement public.

Vous connaissez l’objection concernant les données hébergées par des acteurs américains soumis au Patriot Act ?

Nos serveurs hébergent les données de grandes entreprises françaises, dont plusieurs banques. Croyez-vous qu’elles n’ont pas mesuré le pour et le contre ? Nous ne connaissons pas la nature des données de nos clients. Elles sont cryptées et nous ne possédons pas les clés. Ces mêmes grands comptes français ont des filiales aux USA qui sont donc elles aussi soumises au Patriot Act.

Nous sommes tellement bien informés des contextes juridiques différents existant dans chacun des pays où nous sommes présents que nous apportons un support à nos clients dans leurs déclarations de fichiers aux organismes concernés. De mon point de vue, les hésitations des clients quant à la sécurité des données hébergées dans le Cloud deviennent de plus en plus marginales.

Jusqu’où ira Salesforce ?

Nous allons continuer à répondre aux demandes de nos clients à raison de 3 ou 4 releases majeures par an. Nous allons renforcer notre approche verticalisée. Et nous préparons la prochaine révolution, celle des objects connectés.

A quand la création de canaux de distribution chez Salesforce ?

Nous sommes aujourd’hui sur un modèle essentiellement direct. Mais nous savons que nous ne réussirons pas seuls. La place que nous accordons aux développeurs à travers la plateforme AppExchange est un premier indicateur de notre stratégie d’écosystèmes. Nous souhaitons rester très proches de nos clients d’où notre distribution balbutiante. Mais la question est sérieusement à l’étude…

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