VMware adopte Openstack

Annoncée à San Francisco et confirmée à Barcelone lors de VMworld, la bêta de VMware Integrated OpenStack, distribution d’OpenStack prise en charge par VMware, permet d’exécuter une configuration OpenStack de niveau production sur l’infrastructure VMware existante. Arvind Soni, senior product manager Openstack chez VMware, nous en dit plus.

Grâce à un ensemble d’API OpenStack, les développements se voient facilités. Ces API sont indépendantes de tout fournisseur et intégrées aux outils de VMware, ce qui permet de mettre en œuvre aisément des installations ou de la maintenance cloud.

Arvind Soni, senior product manager Openstack chez VMware, explique que « les applications actuelles, telles qu’Exchange ou Sharepoint par exemple, s’intègrent plus à l’infrastructure que de par le passé. En outre, elles sont souvent mobiles et/ou cloud, et la programmation se fait beaucoup plus via des API ». VMware est particulièrement orienté vers l’infrastructure et les datacenters. « Or, entre ces produits et le développeur, il existe un fossé : comment le développeur va-t-il voir les ressources d’infrastructure ? » Openstack propose en standard un ensemble d’API très orientées vers les développeurs, « largement inspirées par vSphere et NSX », selon Arvind Soni.

Question de business model

Alors même que le modèle d’Openstack est l’Open Source, Arvind Soni constate qu’à un moment où à un autre, il est nécessaire qu’il soit traité par les personnes de le DSI, « parce que ce n’est pas le développeur qui va s’occuper des problèmes de stockage, de réseau ou d’hyperviseur ». L’idée de VMware est donc de fournir Openstack, qui est très convivial, aux développeurs et de laisser aux techniciens de l’informatique la gestion de l’infrastructure.

« Il faut bien comprendre qu’Openstack est juste un framework vide et qu’il a toujours besoin d’un support sous-jacent. Nous l’avons donc intégré à notre hyperviseur et à notre produit de gestion de réseau NSX », ajoute notre interlocuteur. « Il n’y a donc pas de concurrence directe avec nos produits. Au contraire, il y a une bonne synergie entre les deux ». Openstack est neutre vis-à-vis des éditeurs et vient se placer au dessus de l’hyperviseur. La concurrence se fait plutôt avec les autres éditeurs d’hyperviseurs ou de gestionnaires de réseaux, comme Oracle ou IBM.

VMware contributeur de la communauté Openstack

« Nous passons en revue et testons le code d’autres contributeurs, par exemple, ce qui est important et nécessaire : c’est le principe même d’une telle communauté », note Arvind Soni. « Nous bénéficions d’une grosse infrastructure de test pour cela. Mais nous développons aussi nos propres drivers, pour connecter Openstack avec les produits VMware. » En fait, l’éditeur contribue beaucoup à Openstack : au dernier pointage, en mai dernier, il était le quatrième contributeur à cette communauté. « Et notre contribution ne cesse d’augmenter, sur différents projets : nous avons à l’heure actuelle quelque 30 développeurs à plein temps sur Openstack. C’est un investissement significatif », poursuit-il. Parmi les contributions de VMware on peut citer le driver vSphere pour Nova, mais aussi Neutron et Cinder et tous les drivers réseau (via la contribution des ex-Nicira, société rachetée par VMware en 2012). Toutes ces contributions sont publiques.

Beaucoup de chemin parcouru en quatre ans

Openstack n’existe que depuis quatre ans ! Sa principale valeur ajoutée est sa neutralité vis-à-vis des éditeurs et l’aspect standard de ses API. « Grâce à cela, il est possible de porter facilement une application d’un datacenter à un autre. C’est un grand avantage car il y a un réel besoin en la matière : de nombreuses entreprises portent leurs applications de France en Allemagne ou en Espagne, par exemple », constate Arvind Soni. Mais il manque encore beaucoup de choses dans Openstack, « comme par exemple la possibilité d’appliquer un patch de sécurité ou celle de passer facilement d’une version à une autre.

L’idée de VMware, c’est de fournir des outils pour faciliter ce genre d’opérations ». VMware Integrated OpenStack fournit également des outils de gestion des différents composants d’Openstack (Nova, Heat, Swift etc.), mais n’assurera le support que des produits VMware, bien entendu. « L’idée est de faciliter la vie de la DSI en simplifiant Openstack en le packageant », commente Arvind Soni.

Mais Openstack a encore du chemin à parcourir : « il faut que ça devienne plus ‘enterprise ready’ pour que son utilisation en production soit plus large », estime Arvind Soni en conclusion.

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