Suite au Patriot Act, la France, comme la Grande Bretagne ou l’Allemagne, ont décidé de bâtir un cloud local. En 2009, le gouvernement François Fillon a lancé un projet de cloud « souverain », destiné aux administrations mais aussi aux entreprises privées de l’hexagone.
Souverain : définition
Adjectif : qui est au-dessus de tout. – [En parlant d’une pers. ou d’une chose sans marque particulière ou marquée positivement] Qui est au plus haut degré ; qui règne en maître, l’emporte sur les autres, sur tout ; qui excelle dans son genre, dans son domaine. Synonyme : suprême.
Ce cloud souverain devait servir à stocker des informations sensibles telles que des données personnelles administratives, des renseignements liés à l’e-santé ou encore des informations économiques nécessitant un maximum de sécurité. Le nom de code du projet était Andromède et son budget associé de 135 millions d’euros.
Plusieurs acteurs étaient en lice au départ, mais in fine c’est Orange, qui fournira les datacenters et la couche réseau, Thalès, qui fournira la couche de sécurité, Dassault Systèmes, la Caisse Des Dépôts (CDC, qui opère en particulier CDC Arkhinéo). Ces acteurs sont des acteurs de référence en France.
Lorsque Dassault Systèmes s’est retiré du projet, c’est SFR qui est entré dans la course, mais ce dernier s’est à son tour retiré. Après ces retraits, c’est le couple Orange-Thalès qui a été agréé pour donner naissance au nuage français « Andromède ».
Après d’âpres négociations, ce ne sont pas un mais deux projets Andromède dans lesquels l’État s’est engagé, à travers la CDC. Un premier consortium sera conduit par SFR Business Team et Bull, qui va donner naissance à Numergy. Le second est composé d’Orange et Thalès et mènera à la création de Cloudwatt. Une partie de ces créations a été financée par l’État à hauteur de 75 millions d’euros via le Fonds national de Sécurité Numérique (FSN). Le coût total de l’opération pour chaque société est estimé à près de 250 millions d’euros.
Ces deux sociétés Andromède sont aujourd’hui à la fois concurrentes et complémentaires au service des éditeurs et entreprises françaises.
Par ailleurs…
Toujours en 2011, le gouvernement a lancé l’appel à projets de recherche et développement « informatique en nuage – Cloud Computing », dans le but de soutenir les technologies qui permettront l’émergence des infrastructures de demain. Pour le premier appel à projet, 18 projets ont été déposés et cinq d’entre eux ont été sélectionnés pour bénéficier d’un soutien public de 19 millions d’euros pour un investissement total en recherche et développement de 50 millions d’euros.
Les cinq projets retenus étaient :
• La « plate-forme d’ingénierie logicielle » (projet CloudForce porté par Orange Labs) permettra le développement collaboratif et la gestion d’applications s’appuyant sur de multiples infrastructures d’informatique en nuage ;
• Les « outils de portage d’applications » (projet CloudPort porté par la PME Prologue) faciliteront la migration des logiciels d’une entreprise vers le modèle de l’informatique en nuage ;
• Le projet « d’infrastructure logicielle haute performance » (projet Magellan porté par Bull) servira de base pour offrir les performances du calcul intensif à la demande et à distance ;
• Le projet de « nuage communautaire » (projet Nu@ge porté par la PME Non Stop Systems), développera des solutions de mutualisation d’infrastructures et de compétences de plusieurs PME pour proposer des services innovants ;
• Enfin, le projet de « nuage pour les établissements d’enseignement supérieur » (projet UnivCloud porté par Ineo), mettra les technologies du cloud au service des universités et des collectivités.
Ces projets regroupent une grande variété d’acteurs : concepteurs de systèmes informatiques, opérateurs de télécommunication, éditeurs de logiciel, intégrateurs…
MD