Nous avons rencontré Michael Schmitt, le nouveau senior vice-president et directeur général de Business ByDesign chez SAP. La solution ERP dans le cloud du géant allemand est repositionnée et relancée.
Après un long silence, de plus d’un an, Business ByDesign (BBD) est de retour avec un nouveau positionnement commercial et des nouveautés techniques. Sur le plan technique, l’ERP fonctionne désormais et depuis février dernier sur la base de données in-memory HANA. Multi-tenant, BBD est du vrai cloud et est hébergé dans des datacenters propriété de SAP, en Allemagne, près de Walldorf, à Sydney, en Australie, et à Philadelphie, aux États-Unis. « Mais si un client souhaite être servi exclusivement à partir de l’Allemagne, c’est tout à fait possible », précise Michael Schmitt.
D’un point de vue commercial, BBD est désormais destiné à ce qu’on appelle chez SAP le « midmarket », c’est-à-dire les entreprises comptant entre 500 et 1 000 collaborateurs, et non plus aux toutes petites entreprises. La solution a aujourd’hui été localisée par les soins de SAP pour 19 pays, et ses différents partenaires locaux ont porté ce chiffre à 50.
L’éditeur propose quatre montées de versions de BBD par an, totalement transparentes pour l’utilisateur, puisque tout se passe dans le cloud. Auparavant, le client reçoit une feuille de route lui indiquant, deux versions en amont, les fonctionnalités qui vont voir le jour.
Côté clients, Michael Schmitt en revendique 1 000, pour 60 000 utilisateurs. Il est plutôt satisfait de l’évolution des ventes puisqu’il annonce une croissance annuelle de 20 % du nombre de ces utilisateurs. Le nombre des partenaires BBD a également crû de 20 % au cours de la dernière année, même si une sérieuse requalification avait été entreprise un peu plus tôt. Les clients sont souvent des filiales de grands groupes rapportant au siège central : « cette architecture devient de plus en plus fréquente du fait de l’intégration de la solution BBD avec la Business Suite », remarque notre interlocuteur. Mais de nombreuses start-up sont également intéressées par la solution, car elle se déploie rapidement. En France, les entreprises utilisatrices de BBD sont 70. Pour Marc Genevois, directeur des opérations pour la France, « c’est un bon début ».
Un go-to-market qui repose sur les partenaires
Si c’est SAP qui exploite les datacenters où est hébergé BBD, les déclinaisons métiers reposent sur les partenaires qui, grâce au SDK (Software Development Kit) de BBD, qui est à leur disposition, peuvent adapter et enrichir les possibilités de la solution. Les fonctionnalités ajoutées auront le même « look and feel » que les fonctionnalités de base. « Lorsqu’un partenaire a développé un module additionnel, il peut demander un complément d’abonnement à ses clients », précise Michael Schmitt. Hormis les très grands comptes, SAP ne gère plus les projets BBD en direct mais passe par son réseau.
Pour Gartner, 50 % des déploiements de CRM dans le monde se feront en SaaS dès 2016. Mais il faudra attendre 2025 pour que l’ERP en SaaS atteigne ce même taux. Michael Schmitt reste néanmoins optimiste quant à l’évolution de sa solution : « aux États-Unis, le cloud est l’option par défaut, et les entreprises confient l’essentiel de leur informatique aux partenaires », constate-t-il. « Le métier de DSI évolue : ils se soucient de moins en moins de technique pour s’intéresser aux processus afin d’optimiser les bénéfices métier des solutions. Cette nouvelle manière de penser l’informatique est déjà en train d’arriver déjà au Royaume-Uni ». Mais il lui faudra désormais compter avec une concurrence féroce, qui s’est organisée et qui a décollé, à l’instar de l’américain pure-player de l’ERP dans le cloud Netsuite.