Dans le cloud, il faut désormais compter avec Comarch

La société polonaise Comarch s’est installée en France il y a dix ans déjà. Connue au départ pour ses solutions logicielles destinées aux télécommunications et pour son ERP, cette entreprise de 4 500 personnes a en réalité des activités très diverses, dont le cloud. Le dernier-né de ses datacenters devrait voir le jour en France en 2015.

Outre les solutions logicielles dans le domaine des télécommunications, son activité de départ, lors de sa création en 1993 et son ERP, né un peu plus tard, l’entreprise a également investi dans une clinique privée située à une centaine de mètres de son siège social de Cracovie dans le but de développer une solution d’informatique médicale. Si ce n’est pas de la diversification !

Le dernier-né de sa R&D se nomme Beacon : il s’agit d’une balise (beacon en anglais) de localisation, détectrice de mouvements, mais également équipée de senseurs de température et de détecteurs de chocs. Comarch entre avec ces Beacon de plain-pied dans l’IoT (Internet des Objets, ou Internet of Things). Les applications potentielles sont nombreuses et vont du marketing personnalisé à la navigation au sein d’un immeuble en passant par la communication du dossier du patient à son chevet ou la localisation de personnes.

La particularité de cette technologie, c’est qu’elle est propriétaire, comme toutes les solutions développées par Comarch. Pour le professeur Janusz Filipiak, fondateur de Comarch et aujourd’hui encore patron omnipotent, « il est souvent difficile de travailler avec des partenaires car les grands clients ont besoin de systèmes personnalisés, comme par exemple autour de leur ERP ».

Le cloud Comarch

Il n’échappe pas à la règle précitée et repose sur une infrastructure propre et est architecturé autour de solutions propriétaires. Selon Zbigniew Rymarczyk, vice-président et directeur du secteur ERP, la première installation d’un ERP Comarch dans le cloud date de 2000, une manière de dire que l’entreprise bénéficie d’une expérience quasiment antédiluvienne du cloud.

Aujourd’hui, Comarch gère en direct cinq datacenters en Europe et envisage d’en ouvrir un sixième en France en 2015. Les locaux destinés à héberger ce centre de données, de 1 500 mètres carrés, sont déjà prévus, dans la banlieue de Lille, siège de la filiale française (établie en 2005), et quelque 10 millions d’euros devraient être investis dans cette installation. Les autres datacenters européens se situent à Cracovie, Varsovie, Dresde, Londres et Luxembourg. L’entreprise exploite également d’autres datacenters en Amérique, en Asie et fonctionne en partenariat avec d’autres hébergeurs. Elle revendique la présence de plus de 100 000 entreprises dans son cloud.

Cette offre cloud est très diversifiée et va du simple hébergement à l’ERP dans le cloud en passant par le e-commerce, l’EDI et les sauvegardes/restauration. Cette dernière fonctionnalité a été baptisée iBard24 et permet de faire des copies de sauvegarde et de synchroniser ses fichiers dans le cloud, à l’instar de ce que font les Google Drive et autres Dropbox.

Comparaison n’est pas raison

« Nous sommes comme un mini-SAP mais en beaucoup plus moderne », affirme sans sourciller Janusz Filipiak, qui estime que les deux entreprises ont le même modèle. Il est vrai que hormis quelques acquisitions, comme celles de Software & Beratung AG ou de A-MEA Informatik AG, le développement de la société repose essentiellement sur de la croissance organique. Et les sociétés rachetées ne génèrent pas plus de 10 % du chiffre d’affaires de Comarch. Et les solutions sont développées par la R&D propre à Comarch, à laquelle 1 100 personnes sont affectées, représentant entre 10 et 15 % du CA.

Mais il y a bien longtemps que SAP n’est plus une société familiale et que les rachats qu’elle a opérés, même si elle a attendu la fin des années 2000 pour cela, portent sur des entreprises plus que conséquentes, comme Succesfactors ou Ariba. Il ne reste donc plus à Comarch qu’à grandir.

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