Six start-up métier dans le vent

par Kareen Frascaria

La salle était pleine, mardi soir dernier, pour la deuxième soirée start-up Eurocloud de l’année dédiée aux applications métiers dans le cloud. Cette soirée visait non seulement à préparer les trophées Eurocloud 2015, mais aussi à bien évidemment détecter les nouveaux talents dans notre écosystème dynamique. Six éditeurs cloud sont venus présenter leur stratégie avec un pitch de quelques minutes.

Happlies

Réconcilier directions métiers et directions informatiques, voilà l’objectif que s’est fixé Happlies, toute jeune start-up créée à Paris il y a quelques semaines. Les fondateurs définissent leur solution comme « le premier réseau social d’entreprise dédié à la collaboration entre directions informatiques et directions métiers ». Ces dernières ont en général une connaissance informatique limitée et les DSI elles, ont des connaissances en besoins métiers restreintes. Happlies souhaite donc diviser par deux la durée de qualification des besoins, multiplier par quatre le nombre de besoins traités et augmenter de 60 % le taux de réutilisation des logiciels. Un portail collaboratif permet aux collaborateurs de cocher leurs besoins métiers en rapport avec leur profil et permet d’aider au choix de la bonne solution. La solution existe en mode on-premise ou en mode SaaS.

Memority

Alors que les problématiques de gestion d’identités et d’accès deviennent de plus en plus cruciales à l’heure du cloud, Memority vient apporter une réponse originale. La société a en effet réussi le pari d’offrir un service d’IAM complet et riche, plus rapide à déployer et adapté aux nouveaux usages liés au cloud, à la mobilité et aux objets connectés. Memority compte atteindre les clients non servis par le marché de l’IAM plus classique, accélérer le cycle de remplacement des vieux progiciels/services. Sur le marché, l’offre n’a pas encore de concurrent direct. Des sociétés comme Okta, Onelogin et Ping Identity se positionnent sur le même créneau mais avec une couverture fonctionnelle moindre. Le service en mode SaaS est facturé mensuellement, en fonction du nombre d’identités. La société s’appuie sur des partenariats technologiques comme CA et inWebo et des fournisseurs comme OVH, Qualys ou HSC pour bâtir son offre. Memority compte déjà ERDF et Sofrecom comme clients.

Drive Your tools

En Europe, il y aurait plus de 8 millions d’outillages connectés et 32 millions dans le monde. DriveYourTools propose donc une plateforme de gestion du cycle de vie du parc d’outillage capable de donner une vision synthétique du parc opérationnel, financier et douanier. L’offre est proposée selon un modèle freemium. Elle se positionne avec un outil innovant face aux ERP ou MRO traditionnels (Workplan ou SAP), des solutions PaaS comme Axeda ou des solutions matérielles comme DataMold. Supportée par BAW Solutions comme actionnaire majoritaire, la start-up est basée à Caen et a été lancée en décembre 2013. Une première levée de fonds de 250 000 euros a eu lieu et un projet de levée de fonds pour démarrer l’industrialisation et la commercialisation de l’offre est en cours. D’ici 2019, la société compte avoir près de 50 000 utilisateurs, avec 400 000 outillages suivis.

Damaas

Damaas est une plateforme SaaS qui permet de construire des applications collaboratives en quelques heures, que ce soit des applications de GED, de BPM, de partage, d’archivage ou de CRM. Point fort de la solution, elle ne requiert aucune programmation et est donc à la portée de tous. En pratique, l’application est définie par un formulaire sur lequel s’appuie un workflow. La société vise des clients de toutes tailles, pour adresser les fonctions CRM, ERP ou dématérialisation, ou en support des back-offices. Une levée de fonds de 300 000 euros est en cours. À partir de 40 euros par application et par mois, avec un nombre d’utilisateurs illimité.

Queoval

Révolutionner la méthode de programmation orientée « objet » des développeurs d’applications Web, voilà le crédo de Queoval. Les développeurs cherchent à appliquer d’anciennes recettes sur les technologies Web, entraînant de bons résultats, mais des coûts de maintien, de mise à jour et d’infrastructure qui ne collent pas aux nouveaux modèles économiques en mode locatif. « Les applications Web ne peuvent pas s’appuyer sur les méthodes de développement d’hier ! » explique Queoval, qui propose de nouveaux systèmes multiagents (SMA) qui ont montré leur pertinence pour la conception d’applications distribuées. La start-up existe depuis 8 ans, mais près de 6 ans et 300 000 euros ont été nécessaires pour construire le nouveau modèle de programmation. L’offre est proposée depuis 2011, en mode SaaS de 49 à 69 euros par mois. Depuis 2013, son budget est profitable avec 20 % de croissance chaque année. Un projet de levée de fonds en vue d’une distribution industrielle en 2015 est en cours.

Acciod

La société n’est pas née de la dernière pluie, puisqu’elle a été créée en 2007 pour vendre des prestations de conseils IT. Mais la solution KP-One a été mise en route en 2013. Il s’agit d’une plateforme collaborative délivrée en mode SaaS qui permet de rationaliser la maîtrise d’usage des systèmes d’information. Point fort, le modèle de données totalement innovant et l’algorithme de gestion des règles métier IT développé. L’enjeu stratégique est de relier l’organisation, les éléments techniques et la finance des SI à 360° afin de piloter opérationnellement l’ensemble de la performance des systèmes : infrastructures, applications, télécoms, environnements utilisateurs. Acciod a déjà 12 clients, avec près de 72 utilisateurs.

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