Un dossier spécial de la Lettre du Cloud
Sur le sujet de l’adoption du cloud computing, les organisations publiques et parapubliques sont globalement plutôt en retrait par rapport au secteur privé. Cela s’explique notamment par la longueur des cycles de décision et par la difficulté pour ces organisations à passer, d’un point de vue budgétaire, d’un modèle Capex à un modèle Opex.
Mais les contraintes budgétaires actuelles des communes, la réduction des dotations de l’État et les démarches de mutualisation des ressources initiées par les communautés de communes et d’agglomérations favorisent l’adoption du modèle cloud et SaaS. Le secteur public bouge, donc.
En 2012 déjà, la Direccte (DIrection Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation du Travail et de l’Emploi) d’Île de France publiait un rapport intitulé « le cloud computing – une nouvelle filière fortement structurante », dans lequel étaient faites un certain nombre de propositions, propositions adoptées depuis pour certaines.
Afin d’assurer une indépendance technologique à la France face au leadership américain, un projet de plateforme nationale en nuage (IaaS ou PaaS a minima), baptisé Andromède, avait été initié. Il a mené, comme on le sait, à la création de Cloudwatt et de Numergy (cf. notre dossier sur les cloud souverains en 2014).
Depuis, ces deux entreprises ont connu des développements et des avatars divers, dont le dernier en date est la reprise de 100 % des actions de Cloudwatt par Orange. Peut-on, dans cette configuration, encore parler de cloud souverain ? La question est posée. Parallèlement, des acteurs privés, comme Cegid par exemple, ont à la fois une grande emprise dans le secteur public et un partenariat fort avec IBM pour héberger leurs données dans le cloud. IBM, qui est tout sauf une entreprise française, même si ses dirigeants s’en défendent, est en tout état de cause soumise au Patriot Act et aux autres lois américaines. « À nos clients du secteur public nous proposons le cloud Cegid », se défend Jean-Michel Aulas, président de Cegid, sans préciser vraiment ce que recouvre le « cloud Cegid », si ce n’est que les données sont hébergées en France.
C’est dans ce contexte que se fait le mouvement actuel, un mouvement à multiples facettes, que vous pourrez découvrir à la lecture des divers articles de ce dossier.