15 ans d’inattendu

C’est à 15h15 le 15 avril 2015 que l’hébergeur et infogéreur Linkbynet a fêté ses 15 années d’existence, sous le signe de l’informatique inattendue, ou Unexpected IT. Inattendu, le lieu même choisi pour l’événement l’était déjà : un club parisien proche du boulevard Haussman, tout habillé de noir. Et les nombreux et prestigieux invités à cet anniversaire se sont livrés à un exercice aussi difficile que risqué et inattendu : répondre à la question « où en sera l’IT dans 15 ans ? »

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Ambiance inattendue

Depuis 15 ans, l’informatique ne cesse de nous surprendre au quotidien : alors que certaines innovations présentées comme majeures ont fait un grand « flop », d’autres, qu’on n’attendait pas forcément, comme l’iPhone (né en 2007 seulement…) ont engendré des ruptures. C’est dans ce contexte que Linkbynet a évolué et est passée de deux collaborateurs en 2000 (les deux frères Aisenberg, Patrick et Stéphane, co-fondateurs de l’entreprise) à 600 aujourd’hui. La société se présente comme les « horlogers de l’IT », une société peuplée de « techartisans » de talent mettant en œuvre innovation, performance et qualité chez ses clients. Elle compte plus de 800 clients actuellement, qui vont de la petite entreprise aux grands groupes internationaux et est présente, outre en France avec plusieurs implantations, en Amérique du Nord, en Asie et dans l’océan Indien.

C’est Frédéric Charles, responsable du pôle architecture et relations numériques au sein de la DSI de Suez Environnement, qui a ouvert les hostilités, après une brève introduction de notre ex-consœur Kareen Frascaria, désormais responsable du pôle veille et communication chez Linkbynet, et une courte allocution de Patrick Aisenberg. Constatant que la gouvernance IT traditionnelle n’est plus adaptée, Frédéric Charles plaide pour la simplicité comme ABC, c’est-à-dire Agilité, Broker (ou intégrateur) et Coach. Il a posé divers autres constats, comme celui d’une complexité croissante, du déplacement des lieux d’innovation et de la modification des relations entre DSI et directions métiers. Fabrice Benaut, ex-DSI de Gfk et activiste du numérique auprès des DSI est venu compléter la vision de Frédéric Charles sous l’angle des données, en rappelant notamment qu’il ne suffit pas de les générer mais qu’il faut aussi les gérer et les exploiter.

Se sont ensuite succédés Boris Lecœur, d’Amazon Web Services, qui au-delà de son discours très « corporate » a affirmé que certaines choses comme l’innovation ou l’Internet, qui est irréversible, se retrouveront encore dans 15 ans, Adrien Blind, coach DevOps et membre de la communauté Docker en France, puis Cyrille d’Achon, d’EMC France. Seul intervenant de Linkbynet (en dehors de l’introduction) , Johnny Da Silva, directeur de la division cloud a livré sa vision du futur avant de passer la main à Jean-Marc Defaut, directeur de l’activité cloud chez HP.

Seuls absents du panel annoncé, Xavier Guimard, en charge de la sécurité informatique à la gendarmerie nationale, qui aurait dû intervenir sur le sujet de la sécurité à horizon 15 ans, et Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique, qui aurait dû conclure les interventions. Ils étaient tous deux appelés à d’autres devoirs, sur des dossiers brûlants pour le premier, à prendre part à un voyage en Suisse aux côtés du président Hollande pour la seconde.

Après une courte pause, Patrick Debus-Pesquet, directeur technique de Numergy est intervenu sur le thème de la réconciliation du progrès et du profit avant de passer la main à Louis Montagne, directeur de l’agence AF83, qui a fait l’apologie de l’Open Source. Regis Castagné (Equinix), Sylvain Siou (Nutanix) Jean-Marie Verdun (Splitted Desktop) ont ensuite pris tour à tour la parole avant de céder la place à Philippe Dewost, aujourd’hui en charge de l’économie numérique à la Caisse des dépôts, mais également co-fondateur de Wanadoo, qui a insisté sur la nécessité de maîtriser le code.

En l’absence d’Axelle Lemaire, c’est à Gilles Babinet, co-fondateur de Captain Dash, qu’est revenue la tâche de conclure l’après-midi. Il a mis en avant les liens entre environnement et données : pour lui, c’est l’environnement qui représente le principal défi des 15 prochaines années et les données et leur maîtrise nous aiderons à apporter des solutions à ce type de problématiques.

Au bilan, une après-midi riche en intervenants de grande qualité et des interventions lançant des pistes de réflexion, même si l’exercice demandé était périlleux. Inattendu dans tous les cas.

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