Pour la première fois, deux « AWS Summits » se sont tenus simultanément en France, à Paris et à Lyon. L’événement parisien a rassemblé plus de 1 500 participants et 22 partenaires d’Amazon Web Services (AWS) et a permis à Werner Vogels, CTO d’AWS, de faire le point sur les tendances du marché.
L’ultra-domination d’AWS, soulignée par une étude du Synergy research group évaluant sa part de marché mondiale à 30 % au quatrième trimestre 2014, se traduit par une croissance effrénée de l’usage de ses services : 102 % d’augmentation de l’usage d’Amazon S3 entre le quatrième trimestre 2013 et le quatrième trimestre 2014, 93 % pour ce qui est d’Amazon EC2. La barre du million de clients actifs a été franchie et AWS compte maintenant 80 % des sociétés du CAC40 parmi ses clients (contre 70 % un an plus tôt).
« Le Cloud est devenu la nouvelle normalité ».
C’est par ce slogan que Werner Vogels a souhaité illustrer l’état actuel de l’adoption du cloud et du business d’AWS et anticiper les perspectives d’évolution du marché. La première catégorie de clients citée par le CTO a été les start-up, qui se tournent naturellement vers AWS pour gérer leurs infrastructures : « ces entreprises neuves n’ont pas à gérer d’héritage, doivent aller vite et ont l’ambition de concurrencer des entreprises beaucoup plus grandes qu’elles », a analysé Werner Vogels. Mais il a également estimé que cette rapidité n’est plus aujourd’hui recherchée uniquement par les start-up. « Il est dorénavant impossible de rester compétitif sans le cloud. Beaucoup de nos clients souhaitent passer d’une infrastructure lourde, évoluant très lentement, à une infrastructure agile, pour le développement de nouvelles applications ou pour mener à bien des projets de transformation numérique ».
AWS souhaite éviter à ses clients d’avoir à réinventer la roue en permanence. La prise en compte continue des retours clients lui a permis, en 2014, de proposer 516 nouvelles fonctionnalités : la dernière annonce importante en date est le lancement d’Amazon Elastic File System, un nouveau service de stockage de fichiers pour les instances Amazon EC2. « Amazon EFS permet de créer et configurer facilement, à travers une interface simplifiée, des systèmes de fichiers complètement gérés : la capacité de stockage élastique augmente et diminue en fonction de l’utilisation, sans que l’utilisateur ait à s’en soucier ».
Amazon EFS est également présentée par AWS comme une solution idéale pour les applications de Big Data, autre mouvement de fond évidemment souligné par Werner Vogels, qui estime « (qu’) il n’a jamais été aussi facile et peu cher de collecter, stocker et analyser les données, notamment grâce à Amazon Kinesis, qui permet de traiter en temps réel de grands flux de données ». Mais beaucoup de clients en sont à l’étape d’après « et souhaitent bénéficier des nouvelles technologies de prédiction. C’est pourquoi AWS a crée le service Amazon Machine Learning, qui facilite l’utilisation des technologies d’apprentissage-machine pour tous les développeurs et doit permettre d’apporter le machine learning à toutes les équipes internes de nos clients ».
Si le CTO d’AWS a concédé que « la décision d’aller vers le cloud n’est pas forcément binaire » et que des schémas hybrides sont envisagés par bon nombre de clients, c’était pour mieux souligner que « l’IT hybride n’est qu’une étape du voyage, et pas la destination. Nous constatons une demande grandissante pour le ‘all-in cloud’ ». Les problématiques de sécurité liées à ce type d’approche auraient occupé la moitié de la conférence il y a encore un ou deux ans. Signe de l’évolution des mentalités (souhaitée par AWS), Werner Vogels les a cette fois-ci rapidement écartées par cette sentence définitive : « la sécurité des données est bien mieux assurée dans le cloud qu’au sein des solutions on-premise ».