Après la « conférence des visionnaires », qui a ouvert aujourd’hui la première « Cloud Week Paris », organisée par Eurocloud France, le clou de l’après-midi était le duel (verbal, bien sûr…) qui a opposé deux visions, deux représentants de deux générations différentes, sur le thème de l’Homme connecté : celle de Luc Ferry et celle de Zak Allal.
Ancien ministre de la Jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Luc Ferry est agrégé de philosophie et de sciences politiques Il est également l’auteur de nombreux ouvrages, dont « Apprendre à vivre – Traité de philosophie à l’usage des jeunes générations » (2006) et « L’innovation destructrice » (2014).
Né en 1987 à Tlemcen (Algérie), le Dr Zak Allal est diplômé de médecine de l’université d’Oran. Après plusieurs stages cliniques de transplantation cardiaque à l’université de Harvard, de neuro-radiologie interventionelle à Oxford et des travaux sur les implants cochléaires, il enseigne la médecine du futur et les neurosciences à l’Université de la Singularité, une organisation destinée à enseigner aux générations futures les technologies émergentes et leur utilisation pour résoudre les grandes problématiques mondiales.
En fait d’opposition, les visions des deux hommes étaient plutôt complémentaires : si Zak Allal a beaucoup insisté sur le rôle du politique dans la transformation numérique et s’est déclaré surpris et choqué de l’absence de débat de fond à propos des technologies émergentes, son contradicteur n’a en fait que renchéri et déclaré que « si l’on faisait une interrogation écrite à l’assemblée nationale pour demander ce qu’étaient les NBIC et le Big Data, il n’y aurait sans doute qu’une dizaine de bonnes réponses ».
Le débat s’est ensuite déplacé sur l’humanisme et le transhumanisme, mais les deux hommes, malgré leurs différences de culture, d’âge, de formation et de background, se sont retrouvés sur l’essentiel, même si quelques points de détail ont fait naître un début de discussion. « La logique de conquête est complètement absente de France, alors qu’aux États Unis et en Allemagne elle est bien présente », a constaté Zak Allal, ce à quoi Luc Ferry n’a pu que souscrire. Et de citer l’exemple des cœurs artificiels de la société Carmat : « si la société était domiciliée à Cupertino, il y a longtemps qu’elle aurait fait la Une de Time Magazine ».
En conclusion, « il faut bien sûr que l’humain reste une finalité », a déclaré Luc Ferry.