Définir avec des mots simples chaque acteur de la chaîne de valeur du cloud : un exercice pour le moins compliqué. Le groupe de travail distribution d’EuroCloud France a relevé le défi.
Comment définir la chaîne de valeur du cloud B2B et positionner les services offerts par rapport aux métiers du cloud ? Reconnu pour son esprit synthétique, Jack Mandard (Compubase) était invité par Loïc Simon (Aspaway) à venir devant l’assemblée présenter le résultat de leur réflexion. Un vaste tableau des dix activités des acteurs du cloud, avec pour chacun les services rendus principaux, mais aussi secondaires. « Car une société peut avoir plusieurs activités, à l’instar des cabinets de conseil, qui construisent également un cloud », précise Loïc Simon.
Afin d’y voir plus clair, l’enjeu était aussi d’éviter anglicismes et acronymes. Exit les MSP, place au fournisseurs de services cloud, éditeurs de services applicatifs et infogéreurs. « Le cloud service broker, défini comme intégrateur et agrégateur de services, a été l’acteur qui a suscité le plus de discussions au sein de la commission distribution », révélait Colin Lalouette (Appvizer). Et de souligner qu’un quart des cabinets de conseil souhaitent devenir des cloud service providers.
À partir des données de Compubase, la commission a également tenté de recenser tous ces acteurs. Parmi les plus nombreux, les prestataires de services métiers, au nombre de 20 000, suivis des intégrateurs et agrégateurs de services, une population estimé à 3 700 entreprises. Les moins nombreux : les places de marchés et comparateurs, au nombre de 60, mais au demeurant convoités, selon Colin Lalouette citant le récent rachat de Getapp par Gartner.
L’impact du cloud sur les VAR, les ESN et les intégrateurs fonctionnels
Une fois cet exercice « de qui fait quoi ? » terminé, le groupe de travail distribution a tenté d’expliciter l’impact du cloud et du SaaS sur les VAR, les ESN et les intégrateurs fonctionnels. Premier impact : davantage de spécialisation dans la chaîne de valeur, mais également un changement de la nature des prestations. Pour Romain Hugot (Sage), « c’est davantage le modèle tarifaire qui n’est plus le même. Les marges se réduisent face à la multiplication des acteurs. » Enfin, y a-t-il une désintermédiation de la relation client ? Au contraire, « il y a un renforcement de l’intermédiation », poursuit Romain Hugot.
Autres impacts cités par le groupe de travail : une augmentation de la concurrence internationale, une pression sur le financement, la trésorerie et un back-office plus complexe. D’ou la nécessité de faire du pricing management au regard d’une politique tarifaire et une facturation parfois compliquées. En conclusion, les membres du groupe de travail ont exposé les voies d’évolution possibles et les nouvelles sources de valeur ajoutée et de profitabilité. Quatre ont été identifiées : le développement du conseil métier, le repositionnement de la chaîne de valeur, une réponse aux besoins de sécurité et enfin un DSI externalisée sur le marché des PME.