Mercredi, journée pivot de la semaine Dreamforce à San Francisco, Marc Benioff a commencé à faire des apparitions : la plénière s’est déroulée dans l’immense salle du Moscone Center, en présence de milliers de personnes massées autour de deux scènes, l’une, classique, en fond de salle, l’autre, centrale, en forme de… nuage, bien sûr.
La salle ne pouvant accueillir les 160 000 (Salesforce parle maintenant même de 170 000 inscrits) participants à Dreamforce, des écrans géants avaient été dressés à l’extérieur, dans la zone appelée Dreampark, qui correspond à l’espace public de Howard Street (une rue de la taille d’une avenue parisienne) neutralisé pour l’occasion et recouvert de pelouse synthétique.
Après quelques messages marketing de partenaires comme Sage, par exemple, dispensés en vidéo pour chauffer la salle, est apparue la vedette américaine (dans tous les sens du terme) : Stevie Wonder, pour une excellente prestation. Après quelques morceaux, partiellement repris en chœur par l’assemblée, Marc Benioff a investi la cloud-scene avec la prestance et le charisme qui le caractérisent.
Après un déluge de remerciements et après avoir égrené des chiffres superlatifs qui font de cet événement la plus grosse manifestation organisée par un éditeur se logiciels au monde, il est passé du côté philanthropique des activités de Salesforce. Il a notamment expliqué que sa maman, présente au premier rang dans la salle, avait souffert de divers cancers. C’est pourquoi il a ensuite fait la promotion de l’association Athena – breast cancer network. Et de préciser que l’action à but non lucratif lancée lors de Dreamforce, véritable événement dans l’événement, était la plus énorme de toute la high-tech, avec plus de 120 sessions dédiées aux 8 000 participants venus d’organisations caritatives et un million de livres donnés au profit des étudiants de la région. Il n’a pas manqué de rappeler non plus l’existence de son modèle 1-1-1, qui a d’ailleurs fait école depuis sa création, et qui consiste à consacrer 1 % du chiffre d’affaires, 1 % des ressources produits et 1 % des ressources humaines de l’entreprise à des œuvres philanthropiques.

Avec Parker Harris, co-fondateur et stratège produit, une nouvelle fois déguisé en super-héros, on est ensuite entré dans le vif du sujet : les annonces produits. L’outil de développement Lightning et sa nouvelle interface, SalesforceIQ, le CRM dit intelligent et IoT Cloud (qui repose sur le moteur Thunder) ont chacun à leur tour fait l’objet de présentations imagées, distrayantes, avec force gimmicks et assorties de démos, dans un dialogue très rythmé avec Marc Benioff. On n’a toutefois rien appris de neuf sur ces produits lors de cette plénière par rapport à ce qui nous vous disions déjà dans les jours précédents.

S’en est suivi un long défilé de personnalités de la high-tech, à commencer par John Wendell Thompson, chairman de Microsoft, venu commenter le renforcement du partenariat entre Salesforce et la firme de Redmond, qui porte sur une intégration plus étroite entre la plate-forme de Salesforce et les outils de productivité Microsoft Office.
Après diverses autres interventions, Marc Benioff est revenu sur le sujet des œuvres caritatives en appelant Hikmet Ersek, CEO de Western Union, qui a évoqué un sujet brûlant : la cause des réfugiés Syriens en Europe. « En tant qu’entreprise présente dans le monde entier, il est de notre devoir de nous mobiliser et de répondre à cette crise humanitaire immédiatement », a-t-il expliqué. Western Union et la Western Union Foundation ont récemment annoncé vouloir donner un minimum d’un million de dollars for pour supporter les familles et les communautés les plus touchées par la crise des réfugiés en Europe.
Fin de la première partie après plus de deux heures de show. En fin d’après-midi, Satya Nadella, CEO Microsoft est monté sur scène en compagnie de la journaliste de Wired Jessi Hempel, pour une discussion autour de la technologie et de son rôle présent et à venir. Satya Nadella s’est ici plus livré à une démonstration avant-vente, qu’il a d’ailleurs faite depuis un iPhone (!), qu’à un discours visionnaire. Dommage.