Symposium cloud de Rennes : de la recherche à l’entreprise

Destiné à des chercheurs et des universitaires, ce symposium fait notamment le lien entre recherche et monde de l’entreprise.

Dans un premier temps, Kenji Takeda, solutions architect and technical manager à Microsoft Research, est venu expliquer à quel point le cloud était important aujourd’hui : « le mouvement vers le cloud engendre une révolution invisible au milieu de laquelle nous nous trouvons. Il permet d’accéder à des traitements infinis, depuis n’importe où et n’importe quand », a-t-il dit en introduction. Puis, il a souligné que Microsoft avait investi 15 milliards de dollars dans ses datacenters à travers le monde et cité un certain nombre de cas d’usage, dont l’incontournable traduction simultanée de Skype. « Si les accomplissements d’hier étaient visibles, les succès de demain seront invisible », a-t-il conclu.

La plus représentative du lien entre recherche et entreprise aura certainement été l’intervention d’Erik Elmroth, chef du groupe de recherche sur les systèmes distribués à l’université d’Umeå, en Suède, et accessoirement chairman of the board d’Elastisys, une start-up qui développe des outils logiciels de gestion de systèmes informatiques élastiques. L’entreprise s’appuie sur les résultats des recherches du groupe pour élaborer et ajouter de la valeur à ses logiciels.

Le transfert de compétences et de connaissances est direct entre le groupe de recherche et Elastisys, qui en est une spin-off, en particulier sur le projet qui a consisté à concevoir un système d’allocation automatique de ressources destiné à optimiser la robustesse, les performances et l’efficacité économique des applications cloud. À travers une approche interdisciplinaire, de multiples collaborations scientifiques et industrielles (avec SAP, Intel, Red Hat, Google etc.), le projet a consisté à passer d’une recherche de base à un usage industriel. Ces outils concernent surtout les infrastructures cloud extrêmement distribuées.

Avec ces résultats comme point de départ, Elastisys a ensuite adopté une approche lean pour comprendre les besoins de ses clients potentiels, s’est alignée sur les simulations d’exploitation issues du projet, a constitué une équipe et a fini par naître, en 2011.

Erik Elmroth a aussi cité plusieurs projets menés depuis par la start-up, dont celui de Clarobet, une entreprise proposant des paris sportifs basés sur l’analyse de données en temps réel et connaissant des variations de charges très importantes, allant de 1 à 10 ; mais les SI de Clarobet étaient alors encore basés sur des serveurs statiques. L’entreprise a donc fait appel à Elastisys non seulement pour passer sur le cloud, mais aussi pour déployer dynamiquement ses services. Après intervention du prestataire, les charges d’administration des systèmes sont passées de plusieurs heures par semaine à quelques minutes, ce qui importait pour les équipes réduites de Clarobet. Mais surtout, les coûts des serveurs ont été réduits de 55 % grâce à l’allocation dynamique des ressources. Sur le plan qualitatif, les services bénéficient désormais d’une tolérance de panne bien meilleure. Aujourd’hui, Clarobet envisage de passer à la vitesse supérieure et d’utiliser de multiples régions AWS EC2 (Amazon Elastic Compute Cloud).

Un exemple réussi de collaboration entre recherche et business, dont on aimerait avoir des exemples plus nombreux et probants en France.

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