Depuis des décennies, l’ERP occupe le cœur du paysage applicatif des entreprises. S’il a jusqu’ici eu bien du mal à s’imposer dans le cloud, l’ERP post-moderne sera peut-être sa planche de salut.
ERP signifie « Enterprise Resource Planning ». Autrement dit, « planification des ressources de l’entreprise ». Il est directement issu des méthodes de planification des besoins en composants (et donc de la production) développées dans les années 1960 pour répondre aux besoins d’intégration des fonctions de gestion de l’entreprise.
Depuis, il a fait bien du chemin pour s’adresser à la totalité des secteurs d’activité, de l’industrie aux services en passant par la distribution, le commerce ou la logistique. Il couvre aussi tous les domaines fonctionnels, bien au-delà de la production et intègre des domaines fonctionnels connexes comme le CRM ou la BI. Le principe de base d’un ERP, c’est l’unicité de la base de données, une unicité pourtant souvent mise à mal dans bon nombre de solutions.
Et c’est bien là que le bât blesse lorsqu’on en arrive à des solutions dans le cloud. Les entreprises sont souvent réticentes à mettre ce qui constitue le cœur de leur métier dans le nuage.
Pourtant, tous les éditeurs y vont aujourd’hui de leur solution « cloud », même si bien souvent elle n’a de cloud que le nom : ils redoublent d’inventivité pour proposer des architectures qui leur sont souvent propres et correspondent à ce qu’ils pensent être le besoin de leur clientèle cœur de cible. Dans le cas d’une PME, le cloud peut constituer un avantage majeur, car il permet de s’affranchir s’affranchir de la maintenance de l’infrastructure (voir Le SaaS rend enfin l’ERP accessible et Lorsque le vélo s’appuie sur le nuage).
Pourtant, l’adoption du cloud comme environnement d’exécution des ERP est à la traîne et généralement en queue de peloton des domaines applicatifs, loin derrière le CRM, la GRH et la BI. En 2014, Gartner estimait que pour atteindre le taux actuel d’adoption du CRM dans le cloud, qui était alors de 50 %, il faudrait 10 ans à l’ERP, c’est-à-dire qu’il en serait au même stade en 2023.
Mais les éditeurs ont réagi et le marché est en passe de donner tort à Gartner : si les cycles des ERP sont longs, l’un des facteurs favorisants du cloud reste néanmoins le renouvellement des applications. Au bénéfice d’un changement de système, les entreprises envisagent désormais toujours le cloud et l’adoptent parfois, de plus en plus souvent.
Autre facteur favorisant : l’ERP hybride ou le best-of-breed. Si les entreprises sont réticentes à mettre leurs données cœur de métier dans le nuage, elles perçoivent bien l’intérêt du cloud en termes de vecteur de la transformation numérique et d’avantage concurrentiel et notamment pour leurs collaborateurs en situation de mobilité, en clientèle ou en télétravail. D’où l’idée de mettre une partie seulement de la base de données dans le cloud, les données stratégiques demeurant on-premise. Ainsi, on peut très bien continuer de travailler en interne avec un système hérité, tout en utilisant des modules plus modernes en périphérie. C’est cette architecture qui est en train connaître un franc succès sur le marché.
Autre botte secrète, ce qu’il est convenu d’appeler l’ERP post-moderne. Forme évolutive de l’ERP hybride, l’ERP post-moderne correspond à une stratégie technologique liant entre eux des domaines fonctionnels d’administration, comme la finance ou les ressources humaines, et les domaines opérationnels comme la production ou la logistique. Un niveau d’intégration bien pensé fera la différence pour une plus grande agilité et une plus grande souplesse.
Certains secteurs d’activité s’ont pas besoin des domaines fonctionnels opérationnels : c’est le cas des services, par exemple. Ils ne s’équiperont donc que des modules comme la finance, la gestion des ressources humaines. Ils se doteront également sans doute de modules métier spécifiques. D’autres secteurs, comme l’industrie ou la distribution, voudront élargir la couverture fonctionnelle de leur SI au-delà des fonctions administratives à la logistique, la gestion de production ou aux achats. Quant à la gestion de la maintenance, elle intéressera les secteurs comme l’énergie, où les équipements sont nombreux. Les entreprises de ces secteurs auront tout intérêt à intégrer l’administratif et l’opérationnel. Bref, souplesse, adaptabilité et évolutivité sont les maîtres-mots ici.
Ces ERP post-modernes, à l’approche transversale et modulaire, signant en cela la fin de l’ERP monolithique, bénéficient largement d’une approche architecturale de type cloud. Ils intègrent des besoins comme la mobilité ou l’IoT.
Tout au long de ce dossier consacré aux ERP dans le cloud, réalisé en partenariat avec erp-infos.com, vous pourrez découvrir ce que font les éditeurs, locaux ou internationaux, aujourd’hui pour intégrer le cloud dans leur offre et comment les utilisateurs l’adoptent. S’il a été lent à se structurer, ce marché demeure une manne importante pour tout les acteurs du cloud. Et il émerge, désormais.