Les nouveaux usages du cloud computing

La première des deux « conférences des DSI » des états généraux du cloud, dans le cadre de la Cloud Week Paris, posait cette question à un panel de DSI de grandes entreprises.

Le panel, constitué de Carlos Goncalves, DSI de Société Générale Global Banking and Investor Solutions, Gérard Guinamand, Group Deputy CIO d’Engie, Jean-François Vigneron, DSI de Covéa, Damien Pacaud, Cloud Software Director d’Aldebaran et de Gilles de Richmond, directeur général de Voyages SNCF Technologies, était modéré par Jean Pierre Blettner, journaliste à La Revue du Digital.

Panel_DSI
Le panel. De G à D : Gilles de Richmond, directeur général de Voyages SNCF Technologies, Damien Pacaud, Cloud Software Director d’Aldebaran, Gérard Guinamand, Group Deputy CIO d’Engie, Carlos Goncalves, DSI de Société Générale Global Banking and Investor Solutions et Jean-François Vigneron, DSI de Covéa

Premier constat : tous ces DSI ont une feuille de route cloud pour les deux à trois ans à venir. Et non-seulement ont-ils un plan de route, mais tous sont d’ores et déjà dans le cloud, certains depuis bien longtemps. La migration vers le cloud commence bien souvent par des services managés, c’est-à-dire des applications non core-business et son rôle s’élargit ensuite.

L’objectif de Gérard Guinamand chez Engie, à la tête d’une DSI d’environ 3 000 personnes dans 37 pays (et le double en comptant les intervenants externes) est de délivrer une cinquantaine d’applications dans les 37 pays avant la fin de l’année sur le cloud, la mobilité et le Big Data. Et ses perspectives pour 2017 sont de faire évoluer les infrastructures, constituées d’une quarantaine de datacenters.

De son côté, Carlos Goncalves, qui compte 6 000 développeurs, à la manœuvre sur le cloud depuis 2011, mène trois grandes transformations : l’agilité (c’est-à-dire le cloud), la flexibilité du développement (DevOps) et ce qu’il qualifie de « vraie » transformation numérique, c’est-à-dire l’orientation vers le service.

Par ailleurs adepte des containers, il n’envisage le cloud public qu’avec cette approche, d’autant que son autorité de régulation, la BCE, est attachée à quatre grands points : l’audibilité, la réversibilité, la sécurité et la localisation des données. « Les quatre points ont récemment été adressés et nous devrions pouvoir aller dans le cloud public dans les prochains mois, de manière très prudente, avec quelques applications, sachant que nous menons un POC depuis plus d’un an. Du point de vue technique il n’y a pas trop de problèmes, mais c’est l’aspect réglementaire qu’il faut finaliser », explique-t-il.

Chez Covéa on a une approche très prudente également : Jean-François Vigneron « fait très attention à l’utilisation des technologies en général, même si Covéa a de nombreuses initiatives cloud. Le cloud est souvent interne avant que nous ne le mettions à l’extérieur ». Et il est lui aussi en phase avec la nécessaire utilisation des containers.

DevOps est dans toutes les têtes de ces grands DSI : pour Gilles de Richmond « il s’agit d’un rapprochement culturel. DevOps nous a permis de diviser par trois le time-to-market : aujourd’hui, nous faisons jusqu’à 20 mise-à-jour par mois ». Chez Covéa, le mouvement vers DevOps est en cours : « lorsqu’on travaille sur DevOps, il faut aussi travailler en amont, avec les métiers », estime Jean-François Vigneron. « Il faut que les métiers délèguent et fournissent une certaine autonomie aux équipes de développement. Au début, l’entreprise n’était pas prête à avoir ces cycles courts ».

Damien Pacaud, le dernier intervenant à cette table ronde, a un profil sensiblement différent puisqu’il s’occupe de l’intelligence des robots chez Aldebaran, la société française qui, avec le groupe japonais Softbank, développe le robot Pepper, mais aussi NAO et Roméo. « Nous sommes une société née dans le cloud : nous n’avons pas d’infrastructure physique et nous appuyons sur AWS », explique-t-il. « Le cloud nous sert à contrôler les applications de nos 15 000 robots en production dans le monde, mais aussi à comprendre leur évolution (vieillissement etc.) aux travers d’informations remontées par les senseurs des robots, pour faire de la maintenance préventive ».

Top