Le cloud au cœur de la « plate-formisation » de l’économie

La table ronde n°9 de la Cloud Week Paris avait pour objectif d’expliquer en quoi le cloud est au cœur de la plate-formisation » de l’économie. Pour en débattre, étaient présent Arrow, créateur de la plate-forme ArrowSphere, et STEP AT, utilisatrice de la Plateforme-as-a-service d’IBM Bluemix.

Les acteurs tels que Uber, AirBnB ont avant tout mis l’accent sur l’expérience. Le cloud doit aussi parler d’expérience et d’usage. Tel était le postulat de départ de cette table ronde qui a réuni Eric Gourmelen, CTO Global Apps & Cloud Services Arrow ECS d’Arrow et Lionel Girod, directeur de STEP AT. En préambule, Antoine Jacquier, cofondateur de Nuageo, qui assurait l’animation a explicité le modèle économique d’une plate-forme. « Il repose non pas sur la valorisation des actifs, mais sur la valorisation des interactions, principalement via la mise en relation de clients et de fournisseurs. Une plate-forme associe une offre interne et externe. La plupart sont bifaces, avec d’un côté la demande, les utilisateurs, et, de l’autre, l’offre, les fournisseurs. Côté utilisateurs, la gratuité souvent et la simplicité toujours. Côté fournisseur, c’est l’ouverture d’un nouveau marché auquel ils n’avaient pas accès ».

Pour Eric Gourmelen, une plateforme comme ArrowSphere est un catalogue de services. « Celui-ci doit être le plus vaste possible et permettre un accès simplifié à ses utilisateurs via l’utilisation d’API ».  En tant que fournisseur de plate-forme, l’objectif d’Arrow Sphere est de permettre de matérialiser une idée d’un nouvel usage en faisant abstraction des contraintes techniques. « Le cloud est le moyen qui permet de faciliter l’accès aux fournisseurs. La plate-forme est un facilitateur et le cloud est la possibilité de mettre à disposition des outils inaccessibles habituellement par les PME et les start-up ».

En tant qu’utilisatrice de Bluemix via son partenariat avec IBM, l’entreprise toulonnaise STEP AT, dont le métier est de collecter et traiter de la donnée provenant d’équipements industriels dans le but d’augmenter l’efficacité opérationnelle, a ensuite exposé les principales promesses d’une plate-forme. « Grâce aux plateformes, nous complétons nos services pour aller au devant des besoins de nos clients et ainsi mieux nous démarquer de la concurrence ». Avec le cloud, Step AT est par conséquent capable de « faire parler des objets industriels » et de remonter des données. « Au-delà de notre cœur de métier, qui est l’acquisition de données, nous ajoutons de la valeur par le biais des services cloud. Le cloud permet de construire une offre et de mettre à disposition cette offre plus facilement ».

Si les avantages sont nombreux, les limites à cette transformation vers les plate-formes et les impacts pour les distributeurs traditionnels sont loin d’être anodins, selon Antoine Jacquier. « Comme dans toute révolution, il y aura des morts », pense Eric Gourmelen. « C’est une évolution inéluctable. Ne pas prendre le train est un risque. L’achat, revente sans apport de valeur n’a plus de sens aujourd’hui ». Selon Lionel Girod, « il faut accompagner le mouvement avec un peu d’éthique et de régulation pour structurer les plateformes de service. »

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