Baromètre annuel du cloud computing aux 11èmes États Généraux

Eurocloud France a organisé le 6 juillet 2016 à l’hôtel du collectionneur, les 11èmes États généraux du cloud computing, dans le cadre de la 2ème Cloud Week Paris. L’occasion pour les analystes de Markess et PAC de livrer leurs points de vue sur le marché.

Henry-Michel Rozenblum, délégué général d’Eurocloud France, a ouvert la conférence plénière de ces États généraux en rappelant qu’ « Eurocloud France rassemble 200 entreprises françaises. Les sociétés adhérentes en Europe sont au nombre de 800, ce qui fait d’Eurocloud le plus grand réseau d’acteurs du cloud dans le monde ». Il a ensuite souligné les grands thèmes au programme des 9h de conférences, de tables rondes et d’ateliers, réunissant 52 conférenciers : les grandes tendances technologiques (blockchain, containers…), les problématiques du Shadow IT, de la souveraineté des données et les phénomènes de « plate-formisation » ou d’« uberisation ».

Lors du traditionnel baromètre annuel du cloud computing, réalisé auprès de 145 prestataires actifs du marché français par le cabinet Markess, Sylvie Chauvin, présidente, a livré une rétrospective des 10 dernières années du cloud computing en France. Les études Markess estiment ainsi un marché français multiplié par six en l’espace de 10 ans, pour atteindre 5,9 milliards d’euros en 2016. La part du cloud dans l’ensemble du marché des logiciels et services est passée de 2,4 % en 2007 à 11 % en 2016. Si les clients étaient en 2007 très friands de SaaS, qui représentait 95 % du marché, Sylvie Chauvin a souligné « un rééquilibrage progressif en faveur du IaaS (35 % du marché) et du PaaS (8 %), la part du SaaS étant passée à 57 % en 2016 ».

Concernant les perspectives pour le second semestre 2016, l’étude du cabinet Markess envisage « un marché un peu plus tendu, avec une part des prestataires prévoyant une hausse forte ou modérée à 67 % contre 72 % l’année dernière. Les entreprises interrogées entrevoient des projets de type cloud public en hausse et vont développer plus de services à valeur ajoutée autour de leurs solutions (conseil, intégration, formation, services managés) et favoriser des partenariats avec des prescripteurs ».

À plus long terme, l’étude Markess prévoit une croissance de 18,6 % en 2017, ce qui porterait le marché français du cloud computing à 7 milliards d’euros. Sylvie Chauvin a enfin dressé la liste des cinq facteurs qui devraient dynamiser le marché d’ici 2018 : « pour 93 % des prestataires, l’accélération de la transformation numérique ; pour 92 %, le développement des usages mobiles ; pour 81 %, la croissance du volume de données à analyser ; pour 80 %, le développement des usages collaboratifs et enfin pour 79 %, l’essor du très haut-débit en France ».

Une France en retard mais dynamique

Dans le cadre européen, Matthieu Poujol, consultant principal chez PAC, a noté un léger retard du marché cloud français par rapport à l’Allemagne et le Royaume-Uni  « mais le nombre important de jeunes pousses prometteuses dans le domaine du cloud démontre le dynamisme du marché, dont la croissance devrait atteindre 8 % cette année, contre 7,5 % pour l’ensemble de l’Europe ». Côté clients, « nous sommes passés d’une approche tactique du cloud, poussée par des coups, à une stratégie globale de transformation numérique, pour mieux servir les métiers, assurer plus d’agilité et casser les silos, ambition indispensable pour embrasser le Big Data  », a t-il estimé.

Matthieu Poujol a enfin annoncé « l’avènement d’une informatique hybride, pour prendre en charge des cloud divers et changeants. Les grandes tendances de cette informatique hybride vont concerner l’orchestration, le SDN (Software-Defined Networking) et la NFV (Network Functions Virtualization), la partie réseau du cloud étant critique, et le courtage ».

Philippe Laplane, directeur général d’Orange Business Services, dont l’unité Orange Cloud for Business (OCB) vise « à devenir le partenaire de la transformation numérique des entreprises », a également envisagé les enjeux technologiques à venir : « Nous observons une augmentation du niveau d’abstraction : nous construisons aujourd’hui des logiciels qui commencent à produire du logiciel et ces technologies seront matures d’ici 5 à 10 ans ». Autre objectif pour OCB : « le contrôle du réseau par l’application et l’augmentation automatique de la bande passante en fonction des besoins ». Le directeur général d’OBS a enfin cité « la migration des applications critiques comme défi important, qui explique la part de marché encore basse du cloud sur l’ensemble de l’IT (11 %) ».

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