Sylob, éditeur français d’ERP destinés aux entreprises industrielles de taille moyenne, enregistre « un mouvement inexorable vers le cloud ».
C’est ce qu’affirmait récemment son président fondateur, Jean-Marie Vigroux, qui se félicite de l’adoption par un nombre croissant de ses clients de son offre cloud. Si le cloud reste aujourd’hui encore peu développé dans le monde de la production, « il commence à devenir une tendance de fond : les entreprises sont désormais sur une logique d’externalisation de tout ce qui n’est pas leur cœur de métier », constate le dirigeant, qui s’enorgueillit de la signature fin août avec une entreprise de 120 personnes à Honfleur, Buronomic, pour une utilisation de sa solution en mode cloud. « Nous avons même des clients historiques qui sont passés sur le cloud », ajoute-t-il. Au total, Sylob revendique une quinzaine de clients purement cloud, auxquels il faut ajouter plus d’une vingtaine d’installations en mode hébergé. Ces chiffres représentent le double de ceux de l’année précédente. « La transformation numérique est en marche, et de nouveaux usages se développent dans les entreprises. Comme souvent, ce sont d’abord les grandes entreprises qui les ont adoptés, mais les PME emboitent le pas », commente le Jean-Marie Vigroux.
Le cloud version Sylob consiste à héberger la solution chez Caplaser, hébergeur régional basé à Castres, et à facturer à la consommation, sous forme d’abonnement. La logique qui a présidé à ce choix est que l’hébergement et l’infrastructure ne sont pas les métiers de Sylob.
Un trublion
Mais la société a été rachetée au printemps par Forterro, un groupe américain basé à Austin, Texas, qui possède également deux autres acteurs européens du monde de l’ERP : le suisse Solvaxis et le suédois Jeeves. Forterro possède aujourd’hui 100 % des parts. Ce rachat a fait suite à la volonté de la part du président et fondateur de Sylob de pérenniser et de transmettre son entreprise.
Avec ce rachat se pose immédiatement la question de la protection des données, même si pour l’heure celles-ci résident bien sur le sol français. « Sylob reste une société de droit français », s’empresse de préciser Jean-Marie Vigroux. Mais il n’empêche qu’en tant que filiale à 100 % d’une société américaine, le Privacy Shield, adopté par la Commission européenne le 12 juillet dernier, s’applique. Il ne concerne toutefois que les transferts de données à caractère personnel entre l’Union européenne et les entreprises américaines utilisant ce dispositif. Mais au dessus du Privacy Shield plane toujours et encore le fameux Patriot Act, au champ d’application bien plus étendu et aux rouages bien plus obscurs…
« C’est effectivement un frein et même le principal frein », admet Jean-Marie Vigroux. « Et pourtant, les données sont bien mieux sécurisées lorsqu’elles sont confiées à un spécialiste de l’hébergement qu’au sein même de beaucoup d’entreprises ». Et de préciser : « Il n’est pas question pour l’actionnaire que les données des clients Sylob soient traitées ailleurs qu’en France ». Espérons que cela suffise à rassurer les clients potentiels et existants.