L’autonomie ou le contrôle ? Les deux !

Lors de sa keynote introductive de VMworld 2016 à Barcelone, Pat Gelsinger, CEO de VMware, a fait part de sa vision du cloud sur le long terme aux quelque 10 000 personnes présentes.

Et de commencer par citer GE (General Electric), entreprise plus que centenaire qui, depuis sa création en 1896, innove en permanence. Faut-il y voir un parallèle avec VMware, entreprise bientôt trentenaire, ce qui dans l’IT est un âge canonique ?

La réalité actuelle, c’est que « 80 % des entreprises ne mènent pas encore leur transformation numérique et donc ne s’engagent pas auprès de leurs clients avec de nouveaux et puissants outils », affirme le dirigeant. « La différence entre les leaders et les suiveurs est certes technologique, mais aussi culturelle. Depuis la révolution industrielle, qui a commencé au 18e siècle en Angleterre, tout tourne autour de l’optimisation ».

Si l’on regarde 10 ans en arrière, le terme de cloud a été lancé par Eric Schmidt, PDG de Google, en 2006 pour qualifier l’approche de sa société. Partant de ce constat, Pat Gelsinger a souhaité scruter ce qui s’était passé depuis dix ans pour se projeter un peu dans l’avenir et a demandé à ses équipes de se pencher sur la question.

Celles-ci ont établi qu’en 2006, le cloud ne représentait que 2 % du total de l’informatique, essentiellement dévolu à Salesforce, qui venait de naître. En 2011, le cloud représentait déjà 13 % des serveurs, dont 6 % de cloud privé et 7 % de cloud public. Aujourd’hui, le cloud représente 27 %, dont 12 % pour le cloud privé et 15 % pour le cloud public.

À quel moment le cloud franchira-t-il la barre des 50 % ?

Selon les équipes de VMware, cette bascule devrait intervenir en 2021, avec une répartition à 20 % pour le cloud privé et 30 % pour le cloud public. Ce dernier se ventilerait à parts à peu près égales entre IaaS et SaaS.

À quel moment le cloud public franchira-t-il la barre des 50 % ?

Réponse des analystes de VMware : 2030, avec une répartition similaire à la précédente entre IaaS et PaaS.

« Autrement dit, il reste 14 ans avant que nous n’atteignions les 50/50. C’est très long. Nous avons donc des décennies encore à vivre dans un monde hybride », commente Pat Gelsinger. Mais d’autres éléments sont à prendre en considération, comme la croissance du volume du marché. Et de citer l’hébergement, qui entre aujourd’hui et 2021 devrait croître de 54 à 99 milliards de dollars. Dans le même temps, les unités personnelles vont proliférer. « Mais c’est surtout l’IoT qui décolle : aujourd’hui, la moitié environ des 8,2 milliards d’unités connectées à l’Internet sont des machines. D’ici 2021, il devrait y avoir 18 Milliards de machines connectées, pour ‘seulement’ 8,7 milliards d’unités avec un humain derrière, soit plus de deux fois plus. L’IoT sera la technologie dominante ».

Le dirigeant pense également que loin de se réduire, les investissements IT vont au contraire croître dans les cinq prochaines années. À propos du « Shadow-IT », il cite une étude de The Economist qui montre que loin de diminuer, « il croît plus rapidement que jamais ».shadowit

À partir de ces éléments, Pat Gelsinger nous dresse le portrait d’une entreprise typique sur la période 2016 – 2021 : avec en moyenne 8 cloud à gérer, 175 progiciels, 188 applications « maison », 8 solutions de sécurité, 7 OS mobiles, le moins que l’on puisse dire est que l’IT en entreprise est complexe. « Notre approche traditionnelle et manuelle de la gestion de l’IT ne pourra tout simplement pas suivre », estime le patron de VMware.

À la question de la responsabilité de la sécurité et du bon fonctionnement de cet ensemble complexe, 90,5 % des répondants pensent que c’est la DSI ou un mix de la DSI et des directions métier. « Autrement dit, dans un monde où vous n’avez pas écrit les applications, n’avez pas conçu le datacenter qui les héberge, ne contrôlez pas les unités sur lesquelles elles s’exécutent… bref, dans un monde dans lequel vous ne contrôlez rien, c’est vous qui êtes responsable ».

Les utilisateurs cherchent donc plus d’autonomie tandis que la DSI cherche à contrôler ses systèmes. « Le monde hybride permet les deux à la fois, via le cloud hybride, un cloud hybride qui est là pour des décennies, comme le montrent les éléments précités », conclut Pat Gelsinger.

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